BPCO, asthme, dilatations de bronches (DDB) : maladies chroniques d’évolution variable, émaillées d’épisodes aigus d’exacerbations d’origine virale (grippe, rhinovirus, adénovirus…) mais également bactérienne (H. influenzae, S. pneumoniae, M. catarrhalis ou P. aeruginosa) avec des particularités selon la pathologie sous-jacente.
Outre l’impact important en termes de recours aux soins, d’hospitalisation ou de mortalité attribuable, une exacerbation est un tournant évolutif dans l’histoire de l’affection respiratoire+++
Couverture vaccinale très insuffisante, notamment grippe (54 % chez les patients BPCO, probablement surestimée) et pneumocoque (29 %), malgré l’efficacité et l’innocuité démontrées des vaccins.
Outre l’impact important en termes de recours aux soins, d’hospitalisation ou de mortalité attribuable, une exacerbation est un tournant évolutif dans l’histoire de l’affection respiratoire+++
Couverture vaccinale très insuffisante, notamment grippe (54 % chez les patients BPCO, probablement surestimée) et pneumocoque (29 %), malgré l’efficacité et l’innocuité démontrées des vaccins.
Vaccin grippal : le mal-aimé ?
Vaccin inactivé sans adjuvant administré en intramusculaire, quadrivalent, contenant 2 souches virales A et 2 souches B.
Composition définie chaque année par l’OMS.
Réponse immunitaire systémique essentiellement humorale, bonne tolérance.
Lien entre vaccin et syndrome de Guillain-Barré avec 1 cas pour 1 000 000 vaccinés. Mais association plus marquée entre survenue de la grippe et ce syndrome.
Efficacité autour de 70 % variable selon les années et la concordance entre souches vaccinales et souches circulantes mais également en fonction des facteurs liés au patient (âge, immunodépression par exemple).
Candidats, selon le calendrier en vigueur : tout sujet atteint de maladie respiratoire « susceptible d’être aggravée ou décompensée par une affection grippale » (donc toute pathologie respiratoire chronique) ; leur entourage ; professionnels de santé les prenant en charge.
En contexte de Covid :
– rapport bénéfices/risques en faveur de la vaccination antigrippale (y compris en l’absence d’épidémie de grippe comme actuellement) sauf si celle-ci doit faire décaler celle contre le SARS-CoV-2, en fonction des phases de priorisation définie par la HAS ;
– dans tous les cas : vacciner d’abord contre le Covid, autres vaccins au minimum 14 jours plus tard..
Composition définie chaque année par l’OMS.
Réponse immunitaire systémique essentiellement humorale, bonne tolérance.
Lien entre vaccin et syndrome de Guillain-Barré avec 1 cas pour 1 000 000 vaccinés. Mais association plus marquée entre survenue de la grippe et ce syndrome.
Efficacité autour de 70 % variable selon les années et la concordance entre souches vaccinales et souches circulantes mais également en fonction des facteurs liés au patient (âge, immunodépression par exemple).
Candidats, selon le calendrier en vigueur : tout sujet atteint de maladie respiratoire « susceptible d’être aggravée ou décompensée par une affection grippale » (donc toute pathologie respiratoire chronique) ; leur entourage ; professionnels de santé les prenant en charge.
En contexte de Covid :
– rapport bénéfices/risques en faveur de la vaccination antigrippale (y compris en l’absence d’épidémie de grippe comme actuellement) sauf si celle-ci doit faire décaler celle contre le SARS-CoV-2, en fonction des phases de priorisation définie par la HAS ;
– dans tous les cas : vacciner d’abord contre le Covid, autres vaccins au minimum 14 jours plus tard..
Pneumocoque : 2 vaccins
Le conjugué 13-valent (VPC13, Prevenar), réponse immunitaire thymodépendante humorale et muqueuse, dirigée contre 13 sérotypes. Prévient les infections à pneumocoque des sérotypes concernés ET le portage rhinopharyngé.
Le polyosidique 23-valent (VPP23, Pneumovax). Réponse immunitaire thymo-indépendante humorale visant 23 sérotypes sans effet sur le portage rhinopharyngé.
Schéma actuel : injection intramusculaire de VPC13 suivie au moins 8 semaines plus tard d’une injection IM de VPP23.
Stratégie combinée couvrant un grand nombre de sérotypes : réponse immunitaire optimisée. Attention après VPC13 respecter un intervalle d’au moins 8 semaines (et jusqu’à 1 an) avant d’injecter le VPP23 pour limiter les phénomènes d’hyporéponse. Si administration trop précoce du VPP23, baisse paradoxale du titre d’anticorps contre un sérotype contenu dans les 2 vaccins.
En cas d’administration préalable de VPP23, attendre 1 an avant le VPC13.
Revacciner par le VPP23 à 5 ans est recommandé à titre de « rappel » car le taux d’anticorps protecteurs décroît avec le temps (figure ).
À proposer aux patients atteints de pathologies respiratoires chroniques : BPCO (quel que soit le stade), asthme sous traitement continu ou DDB.
Le polyosidique 23-valent (VPP23, Pneumovax). Réponse immunitaire thymo-indépendante humorale visant 23 sérotypes sans effet sur le portage rhinopharyngé.
Schéma actuel : injection intramusculaire de VPC13 suivie au moins 8 semaines plus tard d’une injection IM de VPP23.
Stratégie combinée couvrant un grand nombre de sérotypes : réponse immunitaire optimisée. Attention après VPC13 respecter un intervalle d’au moins 8 semaines (et jusqu’à 1 an) avant d’injecter le VPP23 pour limiter les phénomènes d’hyporéponse. Si administration trop précoce du VPP23, baisse paradoxale du titre d’anticorps contre un sérotype contenu dans les 2 vaccins.
En cas d’administration préalable de VPP23, attendre 1 an avant le VPC13.
Revacciner par le VPP23 à 5 ans est recommandé à titre de « rappel » car le taux d’anticorps protecteurs décroît avec le temps (
À proposer aux patients atteints de pathologies respiratoires chroniques : BPCO (quel que soit le stade), asthme sous traitement continu ou DDB.
Hæmophilus influenzæ
À l’heure actuelle, pas de vaccin ciblant les souches responsables d’infections des voies aériennes basses de l’adulte.
Le seul disponible : vise les souches d’H. influenzae b impliqué dans les méningites ou épiglottites de l’enfant. Aucune indication chez l’adulte atteint de pathologies respiratoires chroniques.
Le seul disponible : vise les souches d’H. influenzae b impliqué dans les méningites ou épiglottites de l’enfant. Aucune indication chez l’adulte atteint de pathologies respiratoires chroniques.
Coqueluche
Peut être particulièrement grave chez les nourrissons de moins de 6 mois (non protégés) ; fréquemment transmise par des adultes non vaccinés, notamment les « tousseurs » (car l’immunité acquise au décours de l’infection ou de la vaccination ne protège pas à vie).
Vacciner par le vaccin couplé diphtérie-tétanos-poliomyélite (dTcaP, Boostrixtetra ou Repevax pour l’adulte et l’ado) l’entourage de nourrissons dont parents/grands-parents/soignants : stratégie du « cocooning ».
Vacciner par le vaccin couplé diphtérie-tétanos-poliomyélite (dTcaP, Boostrixtetra ou Repevax pour l’adulte et l’ado) l’entourage de nourrissons dont parents/grands-parents/soignants : stratégie du « cocooning ».
Zona
Fréquent, lié à la réactivation d’une infection ancienne au virus VZV à la faveur d’une immunodépression (corticothérapie orale pour traiter une exacerbation) ou de l’immunosénescence.
Évolution spontanée vers la guérison chez l’immuno-compétent, mais douleurs séquellaires parfois très invalidantes et difficiles à contrôler.
Zostavax : vaccin vivant visant à réactiver une immunité déjà acquise au cours d’une infection. AMM : sujets de plus de 50 ans. Remboursé à 35 % pour les personnes de 65 à 74 ans révolus.
Une seule injection. Contre-indiqué en cas d’immuno-dépression (chimiothérapie, immunosuppresseurs dont corticothérapie systémique).
Peut être proposé à tout sujet, et donc tout patient atteint de maladie respiratoire, de plus de 50 ans ayant déjà contracté la varicelle.
Vaccin inactivé à venir (Shingrix).
Évolution spontanée vers la guérison chez l’immuno-compétent, mais douleurs séquellaires parfois très invalidantes et difficiles à contrôler.
Zostavax : vaccin vivant visant à réactiver une immunité déjà acquise au cours d’une infection. AMM : sujets de plus de 50 ans. Remboursé à 35 % pour les personnes de 65 à 74 ans révolus.
Une seule injection. Contre-indiqué en cas d’immuno-dépression (chimiothérapie, immunosuppresseurs dont corticothérapie systémique).
Peut être proposé à tout sujet, et donc tout patient atteint de maladie respiratoire, de plus de 50 ans ayant déjà contracté la varicelle.
Vaccin inactivé à venir (Shingrix).
En pratique
Une infection non sévère, c’est-à-dire sans défaillance d’organe ou hémodynamique, ne doit pas faire décaler la vaccination.
Une consultation chez le médecin ou une hospitalisation même pour infection est une opportunité de vaccination à ne pas manquer.
Vaccin antigrippal ,VPC13 ou VPP23 – selon le moment dans le schéma combiné : possibles au cours d’une même consultation en 2 sites d’injection différents.
Aucun « immunostimulant » n’a démontré de bénéfice en prévention de la grippe, contrairement au vaccin. L’homéopathie n’est PAS une alternative.
En cours d’étude : intérêt de certains probiotiques (Lactobacillus casei) en association à la vaccination.
La vaccination grippale du personnel soignant est fortement recommandée, comme celle contre coqueluche, varicelle, rougeole et rubéole.
Mobilisation de tous les professionnels de santé pour améliorer les couvertures +++
Guide pratique de vaccination en pneumologie sous l’égide de la Société de pneumologie de langue française (SPLF) via le Groupe de recherche et d’enseignement en pneumo-infectiologie en collaboration avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et la Société française de microbiologie (SFM) : disponible en libre accès sur le site de la SPLF.
Une consultation chez le médecin ou une hospitalisation même pour infection est une opportunité de vaccination à ne pas manquer.
Vaccin antigrippal ,VPC13 ou VPP23 – selon le moment dans le schéma combiné : possibles au cours d’une même consultation en 2 sites d’injection différents.
Aucun « immunostimulant » n’a démontré de bénéfice en prévention de la grippe, contrairement au vaccin. L’homéopathie n’est PAS une alternative.
En cours d’étude : intérêt de certains probiotiques (Lactobacillus casei) en association à la vaccination.
La vaccination grippale du personnel soignant est fortement recommandée, comme celle contre coqueluche, varicelle, rougeole et rubéole.
Mobilisation de tous les professionnels de santé pour améliorer les couvertures +++
Guide pratique de vaccination en pneumologie sous l’égide de la Société de pneumologie de langue française (SPLF) via le Groupe de recherche et d’enseignement en pneumo-infectiologie en collaboration avec la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) et la Société française de microbiologie (SFM) : disponible en libre accès sur le site de la SPLF.
Encadre
L’essentiel
Tout patient ayant une pathologie respiratoire chronique doit être vacciné contre la grippe de façon annuelle, contre le pneumocoque selon le schéma combiné Prevenar13 suivi au moins 8 semaines plus tard par Pneumovax (sauf asthmatique sans traitement de fond).
Un épisode infectieux non sévère n’est pas une contre-indication à la vaccination. Toute consultation est une opportunité à ne pas manquer.
Pour en savoir plus
– Ministère des Solidarités et de la Santé. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2020. Mars 2020. https://bit.ly/38pCCoP
– Bonten MJ, Huijts SM, Bolkenbaas M, et al. Polysaccharide conjugate vaccine against pneumococcal pneumonia in adults. N Engl J Med 2015;372:1114-25.
– Société de pneumologie de langue française. Guide pratique de vaccination en pneumologie. Rev Mal Respir 2020;12 (suppl):A1-A76. https://bit.ly/34B2iOm
– Bonten MJ, Huijts SM, Bolkenbaas M, et al. Polysaccharide conjugate vaccine against pneumococcal pneumonia in adults. N Engl J Med 2015;372:1114-25.
– Société de pneumologie de langue française. Guide pratique de vaccination en pneumologie. Rev Mal Respir 2020;12 (suppl):A1-A76. https://bit.ly/34B2iOm