Le début de l’épidémie 2019 de bronchiolite aiguë est contemporain de la publication des nouvelles recommandations de la HAS, en partenariat avec le Conseil national professionnel de pédiatrie (CNPP).
Cette affection est responsable d’un nombre important de consultations médicales et d’hospitalisations, dans un contexte d’offre de soins saturée.
Ces recommandations ciblent le premier épisode de bronchiolite aiguë chez le nourrisson âgé de moins de 12 mois. L’objectif est de permettre aux cliniciens d’homogénéiser leurs conduites au vu de données récentes de la littérature.
L’évaluation initiale des nourrissons a été simplifiée, avec la proposition de trois stades de gravité ainsi que de facteurs de vulnérabilité requérant un suivi renforcé sans hospitalisation systématique. Elle permet de déterminer le type de prise en charge, allant d’une surveillance ambulatoire active au recours hospitalier.
Le groupe de travail a analysé la validité des indications des traitements prescrits en pratique courante. Ainsi, les médicaments tels que le salbutamol et les corticoïdes oraux, ou encore la kinésithérapie respiratoire de désencombrement bronchique ne sont pas recommandés.
La désobstruction des voies aériennes supérieures et le fractionnement des prises alimentaires demeurent les éléments essentiels et le plus souvent exclusifs du traitement.
Si ces messages rejoignent en partie les conclusions ou réserves faites en 2000, ils peuvent être perçus comme contradictoires par rapport aux prescriptions de routine, qui peuvent rassurer soignants et parents.
L’absence d’indication de la kinésithérapie respiratoire a été particulièrement relayée dans les médias. Chez les nourrissons hospitalisés, elle n’a pas montré de bénéfice. En ambulatoire, les études sont de faibles effectifs et/ou ont des critères de jugement non adaptés (délai d’évaluation trop court, score de gravité de Wang dont le faible apport est rappelé dans la littérature). De plus, une libération des voies aériennes supérieures est toujours réalisée avant les séances. Une étude nationale de bonne qualité méthodologique est donc nécessaire, ce qu’a (ré)encouragé le groupe de travail de la HAS. Ce dernier a souligné l’importance de la participation active des professionnels de santé dans la réévaluation des enfants et l’éducation thérapeutique des familles (désobstruction des voies aériennes supérieures et reconnaissance des signes imposant une consultation en urgence).
Cette vigilance accrue est indispensable durant les 48 premières heures suivant le début des symptômes respiratoires, période durant laquelle l’état de santé du nourrisson est susceptible de s’aggraver, en particulier en cas de facteurs de vulnérabilité ou environnementaux.
En l’absence d’un vaccin contre le VRS, les efforts pédagogiques auprès des parents doivent être majeurs, afin d’expliquer la prise en charge résolument symptomatique de cette pathologie. Pour cela, les soignants peuvent s’appuyer sur la fiche « Conseils aux parents » établie par la HAS et le CNP de pédiatrie (https://bit.ly/33EeZ7C).