À RETENIR
1 Réhabiliter la fatigue du patient comme symptôme protecteur. La fatigue n’a qu’un but : conserver l’équilibre de la vie, nous permettre de vivre des intérêts sans toucher à notre capital santé.
2 Repérer des signaux spécifiques précoces : un repos qui ne repose plus ; une perte du plaisir à aller travailler ; le recours aux produits pour tenir.
3 Soigner la peur, mauvaise conseillère, en devenant un travailleur averti de ses droits et de ses devoirs. Un salarié averti n’est pas forcément devenu procédurier. C’est un salarié adulte qui, par cette démarche, passe du statut de victime à celui de « sujet de droit ».
4 Être conscient que tout ne vient pas de la personnalité ! Peut-on dire à l’ouvrière qui souffre des 27 bouchons qu’elle visse par minute que son « œdipe » y est pour quelque chose ? Peut-on dire au salarié harcelé qui s’effondre à son poste, « partez au lieu de supporter cette souffrance », alors que démissionner lui ferait perdre ses droits sociaux ? Les Françaises apportent-elles leur consentement à être payées 25 % de moins que les hommes ?
5 Combattre l’aspect culturel français de l’hyperprésence au travail à contre-courant du modèle anglo- saxon ou européen où l’on part à 17 h 30, car l’équilibre personnel est fondamental et rester au travail tard est signe d’incompétence.
6 Les outils médico-administratifs sont fondamentaux à maîtriser mais chronophages et imposent de constituer son réseau : test de propagation*, bilan neuropsychologique, système de prévoyance, courriers et contacts avec le médecin du travail, le médecin-conseil, le psychiatre.
7 Rien ne peut se faire sans le médecin du travail, seul habilité à entrer dans l’entreprise. Attention ! depuis la suppression du suivi régulier, envoyer à la demande du salarié en visite chez le médecin du travail, sans en informer l’employeur.
8 Déclarer en accident du travail au décours d’un événement unique est plus simple que déclarer en maladie professionnelle, parcours du combattant.
9 Le salarié peut désormais faire un bilan de compétences et une formation pendant l’arrêt maladie.
10 Accepter de chuter… mais pas seul, et bien s’entourer pour changer sa vie.
 

* Ce test évalue les étapes franchies par le patient depuis un état d’investissement normal du travail jusqu’à la phase compulsive.