La pandémie de SARS-CoV-2 et la propagation par aérosols du virus posent la question de la ventilation des cabinets médicaux – et davantage encore en période hivernale.
L’air sain ne se remarque pas, c’est son absence de renouvellement qui entraîne des risques pour la santé humaine : stagnation des toxiques allergènes et polluants mais aussi développement de contaminants, dont les moisissures, les levures, les bactéries et virus (rougeole, grippe, Covid…).
Quelques notions utiles
La ventilation humaine est en sens alterné en deux temps (
– une phase d’inspiration, le diaphragme se contracte et descend ;
– suivie une phase d’expiration, le diaphragme se détend et remonte.
Dans un local, il y a un sens de circulation de l’air :
– une entrée (d’air neuf = air provenant de l’extérieur) d’un côté ;
– une extraction (de l’air vicié) de l’autre côté.
Un flux se crée, l’air transite entre ces deux ouvertures. La ventilation mécanique contrôlée (VMC) peut créer ce mouvement, comme le diaphragme et les poumons.
Le plus souvent, dans les habitations, la VMC est à simple flux : un seul ventilateur se charge d’extraire l’air vicié vers l’extérieur. Ce mouvement d’air entraîne indirectement de l’air neuf (provenant de l’extérieur) vers l’intérieur du local via les entrées d’air prévues à cet effet (
Le flux d’air réglementaire dans un cabinet médical est de 25 m³/h par personne (article R4222-6 du code du travail). Si l’on suppose qu’un cabinet peut recevoir deux personnes en plus du médecin, le renouvellement d’air neuf doit être de 75 m³/h (3 × 25 m³/h).
Dans la salle d’attente, le débit réglementaire est de 18 m³/h par personne (règlements sanitaires départementaux). Une salle d’attente pouvant par exemple recevoir huit personnes nécessite une entrée d’air neuf de 144 m³/h (8 × 18 m³/h).
Et s’il n’y a pas de fenêtre dans le bureau ou la salle d’attente ?
La réglementation n’impose pas une extraction de l’air vicié mais un débit minimal d’air neuf (
Cette méthode, utilisée dans les blocs opératoires, permet non seulement de contrôler le renouvellement de l’air suffisant et à bonne température mais aussi de filtrer les petites particules.
Au cabinet, comment vérifier que la ventilation est suffisante ?
Un peu comme dans les poumons, lorsque nous ventilons mal, le taux de CO2 augmente.
Le taux de CO2 est un bon indicateur du taux de renouvellement de l’air. En extérieur, il est de 400 parties par million (ppm). Les règlements sanitaires départementaux indiquent que, dans les locaux, il doit être inférieur à 1 000 ppm.
En période de pandémie de Covid, la recommandation du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) du 28 avril 2021 est la suivante : « Une concentration en CO2 supérieure à un seuil de 800 ppm doit conduire dans tous les cas à ne pas occuper la salle et à agir en termes d’aération/renouvellement d’air et/ou de réduction du nombre de personnes admises dans les locaux d’un établissement recevant du public (ERP).1 »
Il existe de petits appareils permettant de mesurer les taux de CO2, accessibles à partir de 50 euros. La technologie recommandée est celle du NDIR (capteur infrarouge non dispersif).²
1. HCSP. Covid-19 : aération, ventilation et mesure du CO2 dans les ERP. 3 mai 2021. Voir aussi : ministère des Solidarités et de la Santé. Maîtrise de la qualité de l’air intérieur dans les établissements recevant du public (ERP), dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. 21 mai 2021. Disponible sur : https://bit.ly/3I6q9GZ
2. Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Décret n° 2012-14 du 5 janvier 2012 relatif à l’évaluation des moyens d’aération et à la mesure des polluants effectuées au titre de la surveillance de la qualité de l’air intérieur de certains établissements recevant du public (art. 8). Journal officiel, n° 0005 du 6 janvier 2012.