Les fêtes de fin d’année – avec leur cortège de décorations, cadeaux, repas festifs… – peuvent aussi être synonymes de petits désagréments, comme d’accidents plus graves : ingestion de corps étrangers par les enfants, allergies, intoxications alimentaires, entre autres. Comment les prévenir ? Que conseiller à vos patients ? Synthèse des recos de l’Anses.

 

Ingestion de corps étrangers (CE) chez l’enfant

La période de Noël est particulièrement propice à l’ingestion de CE par les enfants – la présence de nombreux cadeaux et décorations pouvant s’y prêter augmente ce risque :

– Piles bouton

Jouets électriques, télécommandes, montres, balances de cuisine, etc. contiennent ces piles plates, rondes et de petite taille, dont l’ingestion par un enfant peut entraîner très vite de lésions potentiellement mortelles (étouffement, perforation, hémorragie…). Ces accidents touchent en majorité les nourrissons et enfants de moins de 5 ans

Outre les précautions d’utilisation (tenir hors de portée des enfants, veiller à ce que le compartiment à pile des appareils soit bien sécurisé), il est important de connaître la conduite à tenir en cas d’ingestion, même supposée : contacter sans tarder un centre antipoison ou le SAMU (15), ne donner ni à boire ni à manger à l’enfant et ne pas essayer de lui provoquer des vomissements, emporter l’emballage ou l’appareil ayant contenu la pile afin d’aider à son identification.

– Billes et produits imitant des aliments

Ces types d’objets peuvent être confondus avec des bonbons par les tout-petits. Qu’il s’agisse de boules effervescentes pour le bain imitant des bonbons, de produits cosmétiques en forme de compote à boire, de billes d’eau ou billes aimantées (plus dangereuses que des objets inertes comme, présentes par exemple dans les objets antistress), tous ces objets peuvent provoquer des lésions potentiellement graves en cas d’ingestion : obstructions intestinales, déchirures des parois provoquant des perforations… Les précautions sont les mêmes que cité précédemment. 

Intoxications alimentaires, allergies… 

Ces réactions peuvent être secondaires à l’ingestion d’aliments mal conservés, mais aussi de plantes décoratives utilisées en cette période.

Poinsettia (étoile de Noël), branches de gui, houx utilisé pour faire des couronnes ou décorer des gâteaux : les fleurs, baies ou feuille de ces plantes décoratives peuvent être toxiques et provoquer des symptômes plus ou moins graves selon les quantités consommées – digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), cardiaques (troubles du rythme, baisse de la PA), mais aussi neurologiques (somnolence, convulsions). En cas d’ingestion : nettoyer la bouche avec un linge mouillé, ne pas boire, appeler le centre antipoison et conserver une photographie de la plante pour en faciliter l’identification.

Quant aux repas de Noël, le respect de la chaîne du froid, de l’hygiène de cuisine et des dates limites de consommation permet de limiter les risques de toxi-infections. L’Anses a élaboré des infographies sur les principales recommandations d’hygiène, la conservation du poisson et des œufs, et le respect de la chaîne du froid, notamment : bien se laver les mains à l’eau et au savon avant et pendant la préparation des repas ; placer les aliments au réfrigérateur maximum 2 heures après leur préparation (la température de celui-ci doit être maintenue entre 0 et 4 °C) ; consommer les aliments entamés dans les 3 jours, ou 24 heures pour les préparations maison à base d’œufs (mayonnaise, mousse au chocolat…), si conservées au frigo.

Par ailleurs, il est conseillé de ne pas associer l’ingestion d’alcool à la prise de boissons énergisantes (contenant de ingrédients tels que : caféine, taurine, glucuronolactone, vitamines, ou encore des extraits de plantes comme le guarana ou le ginseng), et d’éviter de consommer celles-ci avant ou pendant une activité physique (elles majorent les pertes en eau et en sels minéraux). 

Enfin, des allergies et irritations cutanées peuvent survenir après le port de vêtements neufs : il est conseillé de les laver avant de les porter pour la première fois, en suivant les recommandations de lavage préconisées par le fabricant.

La lumière bleue issue des LED (diodes électroluminescentes) utilisées notamment dans les guirlandes fait aussi l’objet d’une mise en garde, du fait de la toxicité rétinienne associée : les éclairages de type « blanc chaud » sont à privilégier (les LED « blanches » sont en fait composées d’une LED émettant une lumière bleue et d’une couche de phosphore jaune).

Pour en savoir plus

Anses. Fêtes de fin d’année : rappel de nos recommandations. Décembre 2021.