Calendrier vaccinal 2022 : qu’est-ce qui change ?

La vaccination contre les infections invasives à méningocoques (IIM) du sérogroupe B, par le vaccin Bexsero, est désormais recommandée (mais pas obligatoire) chez l’ensemble des nourrissons selon le schéma suivant : 1^re dose à l’âge de 3 mois, 2^e dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12).

La vaccination peut toutefois être initiée dès l’âge de 2 mois et jusqu’à 2 ans (deux doses de primovaccination doivent être administrées à au moins 2 mois d’intervalle + dose de rappel).

Il est possible de coadministrer ce vaccin avec les autres prévus dans le calendrier, en fonction de l’acceptation des parents : l’administration de la dose de rappel à M12 peut ainsi être concomitante de celle du vaccin contre le méningocoque C et du vaccin ROR : deux injections sur la face externe d’une cuisse (à 2,5 cm de distance au moins) et une injection sur la face externe de l’autre cuisse, ou une injection dans chaque cuisse et une dans le deltoïde (ne pas mélanger les vaccins !). Mais, si besoin, cette dose de rappel peut être différée, à M15 au plus tard.

Le remboursement de Bexsero a donc été étendu à tous les nourrissons de 2 mois à 2 ans, par un arrêté publié au JO le 29 avril. Pour les nourrissons dont la vaccination a été initiée avant l’âge de 2 ans, le rappel effectué après la deuxième année est également pris en charge. Cette catégorie s’ajoute ainsi à toutes les autres situations déjà recommandées et faisant l’objet d’un remboursement.

Pour rappel, cette vaccination est aussi recommandée pour l’entourage familial des personnes à risque élevé d’IIM. Un rappel de vaccination tous les 5 ans est préconisé chez les personnes ayant un risque continu d’exposition aux IIM. Pour l’immunisation des sujets à partir de l’âge de 10 ans (personnes ayant un risque accru d’IIM et populations ciblées dans des situations spécifiques), le vaccin Trumenba est indiqué.

Pour en savoir plus : « Méningocoques B : vacciner tous les nourrissons ! »

La vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche est recommandée à chaque grossesse à partir du 2^e trimestre, en privilégiant la période entre 20 et 36 semaines d’aménorrhée, afin d’augmenter le transfert transplacentaire passif des anticorps maternels et d’assurer une protection optimale du nouveau-né. Seul le vaccin tétravalent DTcaP est disponible aujourd’hui (absence de vaccin anticoquelucheux non combiné).

La HAS avait récemment recommandé ce changement, étant donné les résultats décevants de la stratégie de cocooning. Cette dernière doit cependant être maintenue dans les cas où la mère n’aurait pas pu être vaccinée pendant la grossesse (et au moins 1 mois avant l’accouchement).

La vaccination du nourrisson doit être maintenue : première injection dès l’âge de 2 mois (puis à M4 et M11).

Pour en savoir plus : « Coqueluche : vacciner les femmes enceintes à chaque grossesse »

Outre les populations actuellement ciblées (personnes âgées, femmes enceintes, certaines pathologies, professionnels de santé…), la vaccination contre la grippe saisonnière est désormais recommandée chez les personnes exposées dans le cadre professionnel aux virus porcins et aviaires. Il s’agit d’une mesure de protection collective pour éviter la transmission aux animaux des virus influenza humains et non d’une mesure de protection individuelle contre les zoonoses porcines ou aviaires.

Les vaccins tétravalents Fluarix Tetra, Vaxigrip Tetra et désormais Influvac Tetra ont une AMM à partir de l’âge de 6 mois. Le vaccin Efluelda dispose d’une AMM à partir de 60 ans.

Depuis la campagne vaccinale contre la grippe saisonnière 2021-2022, les infirmiers et pharmaciens d’officine peuvent administrer le vaccin antigrippal à l’ensemble des adultes (y compris à ceux non ciblés par les recommandations).

Sage-femmes, pharmaciens d’officine et infirmiers pourront désormais administrer certains vaccins non vivants inscrits sur la liste du calendrier vaccinalaux personnes de 16 ans et plus ciblées par les recommandations.

Cette décision bénéficie tout d’abord aux infirmiers, qui pourront administrer, sans prescription médicale préalable à l’acte d’injection, les vaccins suivants (décret n° 2022-610 du 21 avril 2022) : grippe, rage, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humains, pneumocoque, hépatites (A et B), méningocoques (A, B, C, Y et W). Les pharmaciens sont eux aussi autorisés à administrer les mêmes vaccins (à la même population de 16 ans et plus), mais pour le moment la levée de l’obligation d’une ordonnance médicale n’est pas mentionnée dans le décret.