En cas d’un résultat faux positif à l’examen mammographique, il ne faut pas crier victoire trop vite et baisser la garde… D’après une étude de cohorte suédoise publiée dans le JAMA sur environ 500 000 femmes, il existe un sur-risque de cancer du sein dans les 4 ans suivants chez certaines d’entre elles, suggérant l’intérêt d’une surveillance accrue dans certaines situations…

Dans cet article, paru début novembre 2023 dans le JAMA Oncology, les auteurs ont évalué le risque d’avoir un cancer du sein chez les femmes ayant reçu ou non un résultat faux positif lors d’un examen mammographique.

Les chercheurs ont inclus 45 213 femmes ayant eu un premier examen faux positif entre 1991 et 2020, lors du dépistage organisé du cancer du sein en Suède. Ces femmes ont ensuite été appariées à 452 130 contrôles d’âge similaire n’ayant pas eu de résultat faux positif lors du dépistage. Les auteurs ont aussi voulu déterminer l’impact de la densité mammaire, en rajoutant à cette cohorte 1 113 femmes ayant eu un examen faux positif et 11 130 contrôles pour lesquelles des informations sur la densité mammaire étaient connues.

En tout, les 497 343 femmes incluses avaient un âge médian de 52 ans. L’incidence cumulée sur 20 ans de développer un cancer du sein atteignait 11,3 % chez les femmes ayant reçu un résultat faux positif (IC95 % = [10,7 % ; 11,9 %]), contre 7,3 % chez les contrôles (pas d’examens faux positif) (IC95 % = [7,2 % ; 7,5 %]). Le hazard ratio (HR) de développer un cancer du sein après examen faux positif était particulièrement important chez les femmes âgées de 60 à 75 ans (HR = 2,02 ; IC95 % = [1,80 ; 2,26]), chez celles ayant une faible densité mammaire (HR = 4,65 ; IC95 % = [2,61 ; 8,29]) et chez celles ayant subi une biopsie après le résultat de la mammographie (HR = 1,77 ; IC95 % = [1,63 ; 1,92]). Enfin, les femmes avec un examen faux positif avaient un risque majoré de décéder d’un cancer du sein (HR = 1,84 ; IC95 % = [1,57 ; 2,15]).

Les cancers étaient plus souvent diagnostiqués dans les 4 ans suivant le dépistage ayant abouti à un faux positif, et étaient localisés le plus souvent sur le même sein concerné par la suspicion de cancer.

À la suite de ces résultats, les auteurs concluent que l’âge et la densité mammaire lors de l’examen faux positif devraient être pris en compte pour mettre en place une surveillance personnalisée des patientes. Cette surveillance devrait être particulièrement intense lors des deux dépistages suivant celui ayant donné lieu à un faux positif.

Pour en savoir plus
Mao X, He W, Humphreys K, et al. Breast Cancer Incidence After a False-Positive Mammography Result.  JAMA Oncology 2 novembre 2023.