D’utilisation quotidienne, le dentifrice n’en est pas moins pour certains utilisateurs source de manifestations allergiques en raison quelques-uns de ses ingrédients. La composition de ce produit est rédigée sur l’emballage selon la nomenclature INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients). Elle comporte des agents abrasifs, humectants, moussants, liants et des adjuvants (conservateurs, stabilisateurs de pH, arômes, colorants, édulcorants), des principe actifs (chlorhexidine, ammoniums quaternaires).
Des chéilites allergiques
Ils peuvent provoquer un eczéma de contact prenant la forme de chéilites et plus rarement une atteinte intrabuccale. Les allergènes les plus fréquemment en cause sont les arômes (anéthol, menthol, carvone, huile de menthe poivrée, vanilline, limonène, etc.) et l’agent anti-plaque dentaire olaflur (sel de fluor). Cependant, plus récemment un nouvel allergène a fait son apparition : le fluorure d’étain (stannous fluoride), utilisé dans certains dentifrices et bains de bouche pour ses propriétés bactérostatique et bactéricide. On peut également le retrouver dans les fards à paupières.
Le diagnostic repose sur la réalisation de patch-tests avec la batterie standard mais aussi avec le dentifrice suspect en dilution aqueuse à différentes concentrations.
Attention à la lactoferrine
En 2019, une jeune américaine de 11 ans allergique aux protéines de lait de vache est décédée par anaphylaxie après s’être lavé les dents avec un nouveau dentifrice à la lactoferrine. La lactoferrine et le lysozyme aux propriétés antiseptique et antibactérienne sont physiologiquement présents dans la salive. Cependant, certaines marques de dentifrices ont intégré dans leur composition du lysozyme d’œuf (additif alimentaire : E 1105) et/ou de la lactoferrine de lait de vache pour renforcer l’effet antibactérien de leur produit. Il est donc important de recommander aux patients concernés par ces allergènes alimentaires de bien lire les étiquetages des préparations industrielles, plats préparés mais également de tous les cosmétiques, dentifrices et soins de bouche. La lactoferrine est également présente dans certains soins capillaires. Dosage possible : IgE antilysozyme (code k 208) = IgE anti nGald4 (pas d’IgE antilactoferrine disponible).
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