Michel, 67 ans, consulte pour un hématome des organes génitaux (figure ). Il explique avoir ressenti un craquement douloureux de la verge lors d’un rapport sexuel 2 jours plus tôt. Malgré la perte immédiate de l’érection, il a banalisé l’épisode devant la régression rapide de la douleur.
L’avis urologique est demandé en urgence pour probable fracture pénienne.
L’indication chirurgicale n’est pas retenue à cause du « retard » de la prise en charge.
Malgré un pronostic a priori défavorable, le patient a retrouvé sa fonction érectile 6 mois après l’événement.
L’avis urologique est demandé en urgence pour probable fracture pénienne.
L’indication chirurgicale n’est pas retenue à cause du « retard » de la prise en charge.
Malgré un pronostic a priori défavorable, le patient a retrouvé sa fonction érectile 6 mois après l’événement.
discussion
Urgence urologique rare, la fracture de verge par rupture de l’albuginée du corps caverneux survient uniquement pendant une érection, quand cette tunique se fragilise en passant d’une épaisseur de 2 à 0,25-0,50 mm. Cette déchirure est absente dans la fausse fracture ou fracture fermée (cf. infra).1
L’anamnèse rapporte un craquement douloureux pénien avec détumescence immédiate, le plus souvent lors d’un rapport sexuel ou d’une masturbation. Selon la gravité de l’atteinte, l’examen révèle un hématome scrotal, périnéal et/ou pubien, comme c’est le cas de ce patient, et une possible déformation « en aubergine » due à l’hématome.2
Une dissection étendue à l’urètre doit être systématiquement suspectée en cas d’urétrorragie.3
Diagnostic différentiel, la fausse fracture de verge, volontiers méconnue, survient dans les mêmes circonstances et représente 5 % des tableaux cliniques. L’hématome n’est pas constant, le patient décrit une douleur mais sans craquement ni détumescence immédiate. Ce sont généralement les troubles de l’érection consécutifs qui amènent à consulter.
Cet accident est causé le plus souvent par la forte augmentation de pression dans les corps caverneux lors de l’érection, source des lésions et d’une hémorragie intracaverneuse.
Un hématome est possible par déchirure de la veine dorsale superficielle.
Un traitement conservateur suffit si l’épanchement sanguin est limité, indolore, que la fonction érectile est conservée et de bonne qualité, et que l’IRM est négative. Anti-inflammatoires et refroidissement local (vessie de glace) sont indiqués après avoir éliminé une vraie fracture.
Dans les vraies fractures, l’imagerie n’est pas indispensable, contrairement à l’avis urologique, toujours urgent. L’échographie voire l’IRM sont utiles en cas de doute diagnostique ou pour orienter le geste chirurgical, mais elles ne doivent pas le retarder.
Traitement de référence, la chirurgie doit être pratiquée dans les 24 premières heures, surtout en cas de lésions urétrales associées. Elle consiste à évacuer l’hématome et suturer l’albuginée du corps caverneux.4 Le pronostic des réparations précoces est excellent, avec moins de 10 % de séquelles.5
En revanche, les complications après un traitement conservateur, délibéré ou imposé par le retard de la prise en charge comme c’est le cas de Michel, sont liées à une fibrose du tissu érectile : courbures de la verge (35 %) et dysfonction érectile (62 %).6, 7 Heureusement pour ce patient, les suites ont été favorables. l
L’anamnèse rapporte un craquement douloureux pénien avec détumescence immédiate, le plus souvent lors d’un rapport sexuel ou d’une masturbation. Selon la gravité de l’atteinte, l’examen révèle un hématome scrotal, périnéal et/ou pubien, comme c’est le cas de ce patient, et une possible déformation « en aubergine » due à l’hématome.2
Une dissection étendue à l’urètre doit être systématiquement suspectée en cas d’urétrorragie.3
Diagnostic différentiel, la fausse fracture de verge, volontiers méconnue, survient dans les mêmes circonstances et représente 5 % des tableaux cliniques. L’hématome n’est pas constant, le patient décrit une douleur mais sans craquement ni détumescence immédiate. Ce sont généralement les troubles de l’érection consécutifs qui amènent à consulter.
Cet accident est causé le plus souvent par la forte augmentation de pression dans les corps caverneux lors de l’érection, source des lésions et d’une hémorragie intracaverneuse.
Un hématome est possible par déchirure de la veine dorsale superficielle.
Un traitement conservateur suffit si l’épanchement sanguin est limité, indolore, que la fonction érectile est conservée et de bonne qualité, et que l’IRM est négative. Anti-inflammatoires et refroidissement local (vessie de glace) sont indiqués après avoir éliminé une vraie fracture.
Dans les vraies fractures, l’imagerie n’est pas indispensable, contrairement à l’avis urologique, toujours urgent. L’échographie voire l’IRM sont utiles en cas de doute diagnostique ou pour orienter le geste chirurgical, mais elles ne doivent pas le retarder.
Traitement de référence, la chirurgie doit être pratiquée dans les 24 premières heures, surtout en cas de lésions urétrales associées. Elle consiste à évacuer l’hématome et suturer l’albuginée du corps caverneux.4 Le pronostic des réparations précoces est excellent, avec moins de 10 % de séquelles.5
En revanche, les complications après un traitement conservateur, délibéré ou imposé par le retard de la prise en charge comme c’est le cas de Michel, sont liées à une fibrose du tissu érectile : courbures de la verge (35 %) et dysfonction érectile (62 %).6, 7 Heureusement pour ce patient, les suites ont été favorables. l
références
1. Wisard M, Aymon D, Meuwly JY, Jichlinski P, Praz V. Fractures « fermées » de la verge : à propos de deux cas. Prog Urol 2008;18:617‑9.
2. Kara N, Morel-Journel N, Ruffion A, Terrier JE. Quand et comment opérer les fractures de verges ? Prog Urol – FMC 2015;25:F73‑7.
3. Asgari MA, Hosseini SY, Safarinejad MR, Samadzadeh B, Bardideh AR. Penile fractures: evaluation, therapeutic approaches and long-term results. J Urol 1996;155:148‑9.
4. Devonec M, Perrin P, Caillot JL, Ruffion A. Management of corpus cavernosum trauma. Prog Urol 2006;16:12‑8.
5. Faydaci G, Ozgul A, Kuyumcuoglu U, Aktoz T, Oder M. Dorsal vein rupture after practice of taqaandan, necrotising cavernositis, penile reconstruction, urethroplasty and penile prosthesis implantation. Andrologia 2012;44(suppl 4):851‑5.
6. Haas C, Brown S, Spirnak J. Penile fracture and testicular rupture. World J Urol 1999;17:101‑6.
7. Orvis B, McAninch J. Penile rupture. Urol Clin North Am 1989;16:369‑75.
2. Kara N, Morel-Journel N, Ruffion A, Terrier JE. Quand et comment opérer les fractures de verges ? Prog Urol – FMC 2015;25:F73‑7.
3. Asgari MA, Hosseini SY, Safarinejad MR, Samadzadeh B, Bardideh AR. Penile fractures: evaluation, therapeutic approaches and long-term results. J Urol 1996;155:148‑9.
4. Devonec M, Perrin P, Caillot JL, Ruffion A. Management of corpus cavernosum trauma. Prog Urol 2006;16:12‑8.
5. Faydaci G, Ozgul A, Kuyumcuoglu U, Aktoz T, Oder M. Dorsal vein rupture after practice of taqaandan, necrotising cavernositis, penile reconstruction, urethroplasty and penile prosthesis implantation. Andrologia 2012;44(suppl 4):851‑5.
6. Haas C, Brown S, Spirnak J. Penile fracture and testicular rupture. World J Urol 1999;17:101‑6.
7. Orvis B, McAninch J. Penile rupture. Urol Clin North Am 1989;16:369‑75.
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