Marcel, 77 ans, suivi pour une insuffisance rénale terminale, souffre d’ulcérations du gland qu’il traite lui-même avec des antiseptiques. Cela s’avère inefficace : les lésions augmentent en taille et en nombre. Le bilan d’IST est négatif. Une biopsie est demandée.
Appelée anciennement calciphylaxie, elle affecte les patients dialysés ou en insuffisance rénale chronique terminale. Peu fréquente (5 % des dialysés), mais mortelle (60-80 % dans l’année suivant le diagnostic).
Cliniquement, des placards peuvent mimer un livedo réticulaire (aspect violacé de marbrures). Ulcérations et nécrose se développent, précédées de douleurs importantes.
Localisations : zones riches en adipocytes (fesses, flanc, cuisses), tractus digestif et extrémités distales (doigts, orteils, pénis).
Diagnostic histologique : calcifications vasculaires circonférentielles (coloration de Van Kossa) des petites et moyennes artères du derme profond et de l’hypoderme.
Traitement d’abord antalgique, en s’assurant de l’absence de surinfection. Les perturbations du bilan phosphocalcique sont prises en charge (chélateurs non calciques du phosphate, traitement d’une éventuelle hyperparathyroïdie secondaire). La dialyse est conseillée.
On injecte par voie veineuse lente du thiosulfate de sodium (100 mL de natriumthiosulfat 25 %, soit 25 g de principe actif, 3 fois par semaine jusqu’à guérison des plaies). Ce médicament en autorisation temporaire d’utilisation (ATU) favorise la vasodilatation artérielle.
Alves C, Ernandez T, Stoemann Chopard C. Artériolopathie urémique calcifiante (calciphylaxie) : mise au point en 2018. Rev Med Suisse 2018;14:426-9.
ANSM. ATU et protocole d’utilisation thérapeutique de natriumthiosulfat. https://bit.ly/2VYR8hp
Jégo C, Fournier B, Barbou F, et al. Livedo nécrotique. Concours Med 2003;125:677-9.
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