Les tumeurs primitives malignes du péritoine et les métastases ou carcinoses péritonéales ont été longtemps considérées comme un stade métastatique terminal. Le développement de nouvelles techniques de chirurgie de cytoréduction et péritonectomies, de chimiothérapie intrapéritonéale associée ou non à l’hyperthermie, et la mise en place de centres spécialisés dans la prise en charge de ces pathologies ont considérablement modifié le pronostic de ces pathologies. Autrefois condamnés à court terme, certains patients sélectionnés sur leur état général, l’origine, l’extension et la résécabilité de leur carcinose péritonéale peuvent bénéficier d’un traitement curatif. Le facteur pronostique principal, quelle que soit l’origine de la carcinose péritonéale, est représenté par la possibilité de réaliser une chirurgie de cytoréduction complète associant résection d’organes et péritonectomies. En moins de trois décennies, la médiane de survie des patients avec métastases péritonéales est passée de 5 à 40 mois pour celles d’origine colorectale et de 3 à 25 mois pour celles d’origine gastrique. Cette médiane de survie n’est pas atteinte pour les pseudomyxomes péritonéaux mais est supérieure à 50 mois pour les mésothéliomes péritonéaux malins. Ces traitements chirurgicaux, lourds et complexes, nécessitent une prise en charge multidisciplinaire spécialisée et doivent être réalisés dans des centres experts afin de mieux sélectionner les candidats à une prise en charge curative, de limiter la mortalité et la morbidité des procédures chirurgicales et d’optimiser la prise en charge périopératoire et la qualité de vie. 

Olivier Glehen, service de chirurgie générale, oncologique et endocrinienne, Hospices civils  de Lyon, centre hospitalier Lyon-Sud

4 juin 2019