La colchicine (Colchicine Opocalcium 1 mg et Colchimax) est un médicament à marge thérapeutique étroite qui expose à des risques de surdosages. À la suite de plusieurs signalements d’intoxications graves dues à ce médicament, nous vous rappelons les règles de bon usage pour minimiser les risques.

La colchicine (Colchicine Opocalcium et Colchimax) est indiquée dans la prise en charge de la crise de goutte, en prophylaxie chez le patient atteint de goutte chronique, dans les autres accès microcristallins (chondrocalcinose et rhumatisme à hydroxyapatite), dans la maladie périodique (fièvre méditerranéenne familiale ), la maladie de Behçet et la péricardite idiopathique.

C’est un médicament à marge thérapeutique étroite qui expose à des risques de surdosages graves, dont les premiers signes se manifestent par des troubles digestifs (diarrhées, nausées, vomissements). Selon la dose ingérée, une défaillance multiviscérale – parfois fatale – peut survenir avec des atteintes respiratoires, cardiovasculaires, hématologiques, neurologiques...

Pour minimiser les risques de surdosage :

1. Respectez le schéma posologique recommandé dans l’AMM.

Dans le traitement des accès de goutte : 1 mg dès le début de la crise, puis 0,5 mg une heure plus tard, et ensuite poursuivie à 0,5 mg 2 ou 3 fois/jour en fonction de l’évolution (tant que les symptômes de la poussée persistent, généralement pendant 3 à 5 jours).

Dans la prévention des crises : 0,5 mg ou 1 mg/j, à prendre le soir au coucher (les crises débutant souvent la nuit) durant les 6 premiers mois du traitement hypo-uricémiant et jusqu’à dissolution des tophus (uricémie cible : 360 μmol/L, et < 300 μmol/L si goutte sévère).

2. Diminuez la posologie chez le sujet âgé (notamment de plus de 75 ans), l’insuffisant hépatique, l’insuffisant rénal ou les sujets à risque d’insuffisance rénale (risques de déshydratation, médicaments concomitants) et assurez un suivi particulier de ces patients (au cours du premier mois de traitement : effectuer une NFS et une numération des plaquettes ; réévaluer la clairance de la créatinine).

3. Respectez les contre-indications :

– chez le sujet insuffisant rénal sévère (clairance de la créatinine < 30 ml/min) ;

– chez l’insuffisant hépatique sévère.

4. Vérifiez les risques d’interactions médicamenteuses.

Tableau : HAS. Commission de la transparence. Avis du 29 juin 2016.

5. Informez les patients sur l’importance :

– de respecter la posologie ;

– de consulter rapidement en cas d’apparition de diarrhée, nausées, vomissements. Une diminution de la posologie ou un arrêt du traitement devra être envisagé.