Pathologies fréquentes, l’incontinence urinaire et le prolapsus génital sont responsables d’une dégradation significative de la qualité de vie des femmes atteintes. La prise en charge conservatrice, avec notamment une rééducation périnéale, est le choix de première intention. Une prise en charge chirurgicale peut être proposée en seconde intention dans certains cas (implantation chirurgicale de bandelettes ou d’implants de renfort pelviens visant à soutenir les organes qui s’affaissent). Globalement, 10 à 20 % des prolapsus sont pris en charge chirurgicalement.
Ces dernières années, l’utilisation de ces implants a été restreinte par la HAS, après des complications survenues chez des patientes opérées (douleurs et infections, en particulier). Les bandelettes sous-urétrales et les implants de renfort pelvien font l’objet depuis 2014 d’une matériovigilance renforcée (en France et au niveau international) en raison de la notification de complications, et ils appartiennent depuis 2017 à la classe de risque III (risque élevé). Enfin, pour rappel, depuis 2020, toutes les mini-bandelettes sous-urétrales à incision unique utilisées jusqu’alors pour le traitement de l’incontinence urinaire d’effort ainsi que les implants par voie basse utilisés pour le traitement du prolapsus ont un avis défavorable et ne peuvent plus être utilisés hors essais cliniques. Aujourd’hui, 17 bandelettes classiques et 9 implants par voie haute ont reçu un avis favorable de la HAS et peuvent donc être utilisés.
Dans ce cadre, des nouvelles recommandations ont été publiées en 2021 pour la prise en charge du prolapsus. Elles sont aujourd’hui complétées par des premières recommandations concernant les complications de la chirurgie avec prothèse du prolapsus génital et de l’incontinence urinaire d’effort de la femme. En effet, bien que rares (< 5 %), les complications de ces interventions peuvent être sévères (douleurs, infections, dysuries, hyperactivité vésicale, exposition vésicale ou urétrale, mais aussi troubles sexuels…).
Le but de ces recommandations est d’aider les professionnels à mieux les reconnaître et les prendre en charge de façon pluridisciplinaire.
Quels signes évocateurs ?
La HAS rappelle d’abord qu’un document de traçabilité doit être systématiquement remis à la patiente après chaque opération : celui-ci permet notamment l’identification de l’implant, le lieu et date d’implantation et le nom du chirurgien ayant réalisé la pose ; ces informations sont indispensables pour les professionnels qui auront à prendre en charge les complications, le cas échéant.
Les patientes doivent également avoir les informations concernant les symptômes qui doivent les alerter et les amener à consulter en urgence – des signes que le médecin traitant doit savoir aussi repérer :
- signes d’infection : fièvre, cicatrice rouge, chaude et surélevée ;
- signes sexuels, comme des dyspareunies (douleurs durant les rapports sexuels) ;
- signes urinaires : brûlures urinaires, difficultés importantes pour uriner, envies fréquentes d’uriner ;
- signes digestifs : incontinence ou saignement au niveau anal ;
- douleurs persistantes ou importantes au niveau des cicatrices ou à distance de celles-ci (abdomen, lombaire…).
La présence de ces symptômes demande une consultation urgente afin d’orienter vers le chirurgien implanteur et éventuellement un chirurgien spécialisé dans la prise en charge de ces complications. Ils doivent aussi être déclarés systématiquement et le plus rapidement possiblevia la plateforme : https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/signalement-sante-gouv-fr/