Georgette, 67 ans, se plaint d’une rhinorrhée claire, de crises d’éternuements en salve, d’un prurit et d’une gêne au niveau des yeux, avec larmoiement. Elle a eu des symptômes similaires durant la même période (mois de juin) l’année précédente. L’examen ophtalmologique montre une conjonctive œdématiée avec des vaisseaux très apparents.

La forme saisonnière (allergie au pollen) est la plus fréquente. Les symptômes sont bruyants : gêne ophtalmique, photophobie, prurit, larmoiement (réflexe), brûlures. L’association à une rhinite allergique est évocatrice.

L’examen de la conjonctive met en évidence : 

  • une hyperhémie (œil rouge) ;
  • un chémosis : œdème translucide de consistance gélatineuse, d’importance variable, prenant parfois l’aspect d’un « pneu » péricornéen ;
  • des papilles ou des follicules volumineux (papillite ou folliculite conjonctivales), surtout chez l’enfant.

La forme perannuelle (due à acariens, moisissures ou phanères d’animaux) peut se manifester par une sécheresse ou une blépharite compliquant le diagnostic, surtout en l’absence de prurit. 

Le bilan allergologique est crucial pour identifier la cause. 

Le traitement repose sur les collyres antihistaminiques. Les formes orales sont indiquées surtout en cas de rhinite associée, comme chez cette patiente. Les antidégranulants mastocytaires topiques peuvent être utilisés en prophylaxie avant la saison ou en cas de forme perannuelle. On conseille aux patients de lubrifier fréquemment leurs yeux par du sérum physiologique sans conservateur, pour rincer la surface oculaire des allergènes et des médiateurs inflammatoires.

Pour en savoir plus 
Hostyn S, Mortemousque B. Conjonctivite d’allure allergique chez l’enfant. Rev Prat 2021;71(7):768-72
Letesson E, Gueudry J,  Muraine M. Œil rouge/blanc et/ou douloureux. Rev Prat Med 2019;33(1020):321-27