Depuis le début de l’année 2024, la résurgence de la coqueluche en France a déjà causé au moins 17 décès dont 12 chez des nourrissons de moins de 2 mois. La HAS renforce les recommandations vaccinales, notamment en préconisant des rappels exceptionnels chez toute personne en contact avec des nouveau-nés et nourrissons.

La vaccination des femmes enceintes (de préférence entre 20 et 36 SA) est la mesure la plus efficace pour protéger le nourrisson dès la naissance grâce au transfert transplacentaire des anticorps maternels. Recommandée depuis 2022, elle est pourtant encore insuffisamment appliquée (couverture vaccinale estimée à moins de 20 % actuellement). La HAS a alors insisté sur son importance.

Elle rappelle également l’importance de ne pas différer la primovaccination des nourrissons (même si la mère a été vaccinée durant la grossesse) : 1re dose dès 8 semaines, 2e dose à 4 mois, rappel à 11 mois. Les infections mineures (rhinopharyngite, otite, bronchite ou diarrhée modérée par exemple) ou une fièvre de faible intensité ne doivent pas entraîner le report de la vaccination.

Enfin, elle recommande aujourd’hui un rappel vaccinal à toute personne (quel que soit son âge) ayant reçu la dernière injection il y a plus de 5 ans et étant en contact rapproché avec des nouveau-nés et des nourrissons de moins de 6 mois

Cela s’applique aussi bien au cadre familial (cocooning) qu’aux professionnels de santé et de la petite enfance. Pour mémoire, chez ces derniers, les rappels sont aujourd’hui recommandés tous les 20 ans. 

Pour les professionnels qui ne sont pas au contact des enfants de moins de 6 mois et qui souhaitent adopter une démarche volontaire de rappel, la HAS recommandent aussi qu'ils puissent bénéficier d’une dose additionnelle si leur dernière injection date de plus de 5 ans.

Des études suggèrent en effet que l’efficacité vaccinale s’estomperait rapidement à compter de 5 ans après la dernière dose, devenant insuffisante pour garantir une protection contre l’infection. En revanche, il n’y a pas lieu de revacciner une personne ayant eu une coqueluche documentée moins de 10 ans auparavant.

La HAS précise que cette recommandation s’inscrit dans le contexte actuel de forte résurgence de la coqueluche et ne constitue pas une modification permanent du calendrier vaccinal habituel. Elle pourra être mise à jour en fonction de l’évolution des indicateurs épidémiologiques au sein des autres catégories de la population.

Les deux vaccins indiqués chez l’adulte, Boostrixtetra et Repevax, sont des vaccins combinés diphtérie, tétanos, coqueluche, polyomyélite (dTcaP). Pour les personnes ayant reçu récemment un rappel vaccinal dTPolio (ne contenant pas la valence coqueluche), un délai minimal de 1 mois devra être respecté pour la réalisation du rappel vaccinal anticoquelucheux dTcaP.

Le tableau ci-contre présente un récapitulatif des mesures vaccinales.

Une question, un commentaire ?