La pandémie due à l’infection par le SARS-CoV-2 est caractérisée par une haute contagiosité et une mortalité élevée chez les adultes à risque (âge supérieur à 65 ans, obésité, diabète, hypertension artérielle). Au décours d’une pneumonie virale survient parfois une phase hyperinflammatoire compliquée d’une défaillance multiviscérale, dont un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Contrairement à la majorité des virus respiratoires, les enfants apparaissent moins susceptibles au SARS-CoV-2 et développent généralement une forme peu sévère, avec une faible mortalité. Cependant, des cas groupés d’états de choc associés à des biomarqueurs cardiaques élevés et à une vasoplégie inhabituelle nécessitant un traitement par inotropes, vasopresseurs et un remplissage vasculaire ont été récemment décrits. Les symptômes cliniques observés (fièvre élevée et durable, troubles digestifs, rash cutané, injection conjonctivale, chéilite) et le profil biologique inflammatoire (protéine C-réactive et procalcitonine élevées, hyperferritinémie) évoquent un syndrome de Kawasaki atypique, qui répond à un traitement par perfusion intraveineuse d’immunoglobulines, complété si besoin par une corticothérapie et/ou une biothérapie anti-interleukine (IL)-1Ra ou anti-IL-6. La majorité des enfants guérissent en quelques jours, avec cependant une possible dilatation des artères coronaires, imposant un suivi cardiologique. Ainsi, un nouveau syndrome inflammatoire multisystémique associé à SARS-CoV-2 mimant un syndrome de Kawasaki a été récemment identifié chez l’enfant et aide à mieux comprendre la physiopathologie de ce syndrome de cause jusqu’ici inconnue, même si des facteurs génétiques ethniques et la grippe H1N1 ont été suspectés.

Jean-Christophe Mercier, Université de Paris, plateforme COVIDOM, AP-HP, ARS Île-de-France

9 mars 2021