À la suite des publications, début septembre, sur l’utilisation de la corticothérapie pour les formes sévères de la Covid-19, le Haut Conseil de la santé publique met à jour ses recommandations concernant les conditions d’utilisation de ce traitement chez les patients hospitalisés, avec des symptômes évoluant depuis une semaine :

– en service de médecine et de réanimation, avec ou sans ventilation mécanique ;

– avec oxygéno-requérance définie par une SpaO2 ≤ 94 % en air ambiant (90 % chez l’insuffisant respiratoire) ;

– après évaluation du rapport bénéfice-risque individuel et discussion collégiale chez les patients de plus de 70 ans et chez les femmes enceintes.

Dans ces indications, la prescription de dexaméthasone selon le protocole Recovery, préconisé aussi par l’OMS depuis septembre (à savoir : 6 mg/j pendant 10 jours), faisait déjà partie de l’arsenal thérapeutique à l’hôpital [lire notre entretien « Covid : une mortalité hospitalière réduite de 50 % ? » avec Karine Lacombe, infectiologue, et Marc Garnier, anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Saint-Antoine].

Le HCSP évoque en particulier les médicaments de substitution en cas de tension d’approvisionnement sur la dexaméthasone : l’utilisation de méthylprednisolone à la dose de 32 mg/j, ou de prednisone à la dose de 40 mg/j ou enfin, en dernière intention, d’hydrocortisone à la dose de 160 mg/j pendant 10 jours, en prévoyant une décroissance progressive en 3 ou 4 jours.

Il recommande une administration par voie orale chaque fois que cela est possible (absence de troubles digestifs, de troubles de la conscience, de troubles de déglutition), d’emblée ou en relais d’une administration intraveineuse.

Enfin, la corticothérapie ne doit pas être prescrite chez les patients non hospitalisés, ni chez les patients hospitalisés non oxygéno-requérants.

HCSP. Utilisation de la dexaméthasone et d’autres corticoïdes dans le Covid-19. Avis du 19 octobre, publié le 2 novembre 2020.

L.M.A., La Revue du Praticien