Dans une étude publiée dans Nature, les chercheurs ont démontré le rôle de certains anticorps « facilitants » dans l’orage cytokinique responsable des formes graves du Covid. Pas d’inquiétude, cependant : les anticorps induits chez les vaccinés ne facilitent pas l’infection !
Le SARS-CoV-2 tue plus par emballement immunitaire que par l’action directe du virus. Les causes de ce dérèglement étaient jusque-là mal comprises, mais l’action d’« anticorps facilitants » était suspectée. Une équipe internationale pense en avoir trouvé l’origine : un récepteur Fcγ particulier, appelé CD16, présent à la surface de certains monocytes, qui facilite l’entrée du virus et leur infection.
En analysant la composition du plasma de 22 patients atteints de Covid grave hospitalisés, les chercheurs ont démontré qu’une fois infectés, ces monocytes réagissent par l’activation de l’inflammasome, un complexe protéique qui entraîne leur suicide cellulaire par « pyroptose ». Cette destruction de la cellule vient également à bout du virus, mais à quel prix… De fait, elle est précédée par la synthèse de cytokines. Une fois libérées par le suicide cellulaire, ces dernières sont à l’origine de l’« orage cytokinique », mécanisme engendrant la sur-réaction du système immunitaire au SARS-CoV-2 et responsable des formes graves.
Faut-il s’inquiéter de l’existence d’anticorps « facilitants » produits après vaccination ? Non, d’après les chercheurs, puisque le plasma de 19 sujets sains vaccinés ne contient pas d’anticorps facilitant l’infection par le SARS-CoV-2.