Le Covid long désigne, en France, la présence de symptômes du Covid plus de quatre semaines après l’apparition de la maladie. Il concernerait environ 20 % des malades. Ses manifestations sont multiples et hétérogènes : fatigue, essoufflement rapide, toux persistante, douleurs, insomnies, anosmie… Peut-on prédire son apparition pour optimiser sa prise en charge ? Il semblerait que oui. En se fondant sur l’étude longitudinale d’une cohorte de 209 patients atteints de Covid long et de 457 contrôles sains, des chercheurs américains ont scruté l’évolution des patients en observant leurs prélèvements sanguins au moment du diagnostic, au pic de la maladie et trois mois après le diagnostic. Ces analyses combinaient recherche d’auto-anticorps, caractérisation du profil ARN de cellules mononucléées du sang périphérique, détection d’ARN viral circulant et de protéines du plasma sanguin. Résultat ? Quatre facteurs de risque, détectables dès le diagnostic, sont associés à un risque accru de Covid long : le diabète de type 2, une quantité importante d’ARN de SARS-CoV-2, le virus d’Epstein-Barr et certains auto-anticorps (ex : les anti-IFN-α2 corrélés au Covid long à symptômes respiratoires). Ces facteurs s’ajoutent à d’autres déjà établis, comme le fait d’avoir survécu à un Covid sévère, le sexe féminin, l’obésité, le tabagisme actif, le grand âge, ou encore une signature particulière d’immunoglobulines basée sur les niveaux d’IgM et d’IgG3.
François Mallordy
Covid long : quatre facteurs favorisants identifiés Cell 2022 (en ligne). Su Y, Y uan D, Chen DG, et al. Multiple Early Factors Anticipate Post-Acute COVID-19 Sequelae. DOI: 10.1016/j.cell.2022.01.014.