Certains patients ont reçu à l’étranger une dose ou un schéma vaccinal complet d’un vaccin non autorisé en France. En fonction du vaccin, que leur proposer en vue de l’obtention du passe sanitaire ? Comment effectuer ce « rappel », dans quel délai ? Retrouvez les recos actualisées, tableau synthétique à l’appui.

 

Les préconisations diffèrent, selon que la personne a reçu : un vaccin reconnu par l’EMA (ou analogue), un vaccin ayant obtenu le label EUL (Emergency Use Listing) de l’OMS ou un vaccin qui n’est reconnu par aucune de ces deux institutions.

Dans tous les cas, lorsqu’un « rappel » est à effectuer en France, utiliser un vaccin à ARNm (Pfizer, Moderna), au moins 4 semaines après la dernière injection reçue à l’étranger ; 7 jours après ce « rappel » (1 ou 2 doses selon le cas), la personne concernée pourra obtenir son passe sanitaire.

Attention : il est inutile de réaliser une sérologie prévaccinale par un TROD ; recommandée depuis juin en parallèle de la première dose, afin de déceler les personnes ayant déjà acquis une immunité naturelle par l’infection pour leur administrer une seule dose, elle ne peut pas s’appliquer chez ces personnes (qui ont déjà reçu une ou plusieurs doses de vaccin) du fait d’une réaction croisée avec l’immunité post-vaccinale.

1. Vaccins reconnus par l’EMA ou semblables

Il s’agit des vaccins ayant une AMM en France – Pfizer, Moderna, AstraZeneca et Janssen – ou considérés comme similaires à ceux-ci, bien que non autorisés en France (dits « EMA-like », à savoir : Covishield, R-Covi et Fiocruz, dont la composition et le procédé de fabrication sont similaires à ceux du vaccin AstraZeneca).

Dans ce cas, les personnes ayant reçu le schéma vaccinal complet peuvent obtenir leur passe sanitaire (démarche à effectuer en ligne, en passant par le portail « Français de l’étranger » ou « Touriste » selon le cas).

Lorsque la personne a reçu une seule dose, elle doit recevoir une dose de vaccin à ARNm en France, afin de compléter le schéma obtenir le passe sanitaire.

2. Vaccins ayant obtenu le label EUL de l’OMS

Il s’agit, à l’heure actuelle, des vaccins de Sinopharm et Sinovac, reconnus par l’OMS mais non autorisés par l’EMA. Jusqu’à présent, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale considérait que ceux-ci conféraient une protection satisfaisante et ne requéraient pas de « rappel » avec un vaccin autorisé en France (lorsque le schéma vaccinal était complet).

Aujourd’hui, cette recommandation change ; désormais, l’obtention du passe sanitaire pour ces sujets est conditionné à l’administration d’un vaccin (à ARN) sur le territoire français :

– 2 doses, lorsque la personne n’a reçu qu’une injection à l’étranger (avec un intervalle de 21 à 49 jours entre les deux) ;

– 1 dose, lorsqu’elle a eu les deux injections (dans ce cas, une preuve papier ou numérique de la vaccination complète à l’étranger est exigée).

3. Tous les autres vaccins, non reconnus par l’EMA ni l’OMS

Dans ce cas, quel que soit le nombre d’injections reçues, un schéma vaccinal complet s’impose à l’arrivée en France (vaccin à ARN, 4 semaines après dernière injection), avec un intervalle de 21 à 49 jours entre les deux doses.

La liste de ces vaccins est susceptible d’évoluer ; aujourd’hui, parmi les vaccins visés figure Sputnik V.

Tableau

LMA, La Revue du Praticien

Pour en savoir plus :

DGS-Urgent. Reconnaissance des schémas vaccinaux effectués avec un vaccin non reconnu par l’EMA et modalités d’obtention du passe sanitaire. 23 septembre 2021.