C’est une question cruciale, qui va déterminer non seulement la stratégie vaccinale mais aussi le devenir de la pandémie… les premiers résultats sur la durée de protection conférée par les vaccins à ARN viennent d’être révélés.

 

Selon les résultats de l’étude pivot de phase III communiqués par Pfizer, l’efficacité du vaccin à ARNm Comirnaty (Pfizer-BioNTech) persiste à un excellent niveau (91,3 %) plus de 6 mois après la deuxième dose. Cette étude, qui a suivi près de 44 000 sujets (850 cas de Covid ont été observés dans le groupe placebo, contre 77 dans le groupe vacciné) a été réalisée en partie en Afrique du Sud, confirmant également l’excellent niveau d’efficacité clinique (100 %) contre le variant B.1.351 (dit « sud-africain »).

Le suivi à 6 mois confirme, par ailleurs, la bonne tolérance et la sécurité du vaccin sur les données de 12 000 personnes vaccinées ; les effets indésirables étaient cohérents avec ceux observés précédemment.

Quant au vaccin Moderna, dans une lettre au NEJM parue le 6 avril 2021, les membres du groupe d’études de ce vaccin dévoilent les résultats intermédiaires d’un essai de phase I en cours, qui évalue les titres d’anticorps de liaison et neutralisants chez 33 adultes 180 jours après la seconde injection (soit 209 après la première). Parmi les participants, 15 étaient âgés de 18 à 55 ans, 9 de 56 à 70 ans et 9 avaient 71 ans et plus.

À la fin du suivi, les titres des anticorps de liaison dans le premier groupe (18-55 ans) étaient de 92 451, de 62 424 dans le deuxième (56-70 ans) et de 49 373 chez les participants âgés de 71 ans ou plus. De plus, deux tests différents ont montré une activité de neutralisation détectable dans les trois groupes, quoique plus faible chez les participants plus âgés (56-70 ans ; 71 ans et plus) que chez les 18-55 ans. Selon les auteurs, ces résultats sont similaires à ceux observés chez les patients convalescents suivis 8 mois après l’apparition des symptômes. 

Des études en cours sont en train d’évaluer la persistance des réponses immunes au-delà de 6 mois et l’effet d’une dose de rappel pour prolonger la durée de la protection et augmenter l’efficacité des vaccins contre les variants émergents.

L.M.A, C.N., La Revue du Praticien