Identifier les caractéristiques d’urgence de la situation et planifier leur prise en charge pré-hospitalière et hospitalière (posologies).
Introduction
La prévalence de l’attaque de panique au cours de la vie entière d’un individu est de l’ordre de 23 %, avec une prédominance féminine (risque doublé environ). Elle peut survenir à tout âge, mais la première crise survient généralement entre 20 et 30 ans.
Diagnostic
Le diagnostic d’attaque de panique est avant tout clinique et repose à la fois sur l’interrogatoire et l’examen somatique. En fonction de ces éléments, il peut nécessiter la réalisation d’examens complémentaires (électrocardiogramme, radiographie thoracique, hémogramme, glycémie, ionogramme sanguin, troponine, gazométrie artérielle, etc.) permettant d’exclure une origine organique à la symptomatologie.
Certaines attaques de panique ne comportent qu’un ou quelques signes physiques isolés, comme des palpitations, des douleurs abdominales ou des vertiges. Leur diagnostic est alors difficile, et les patients consultent souvent de nombreux spécialistes avant que l’origine anxieuse ne soit évoquée, alors que ces crises peuvent être très gênantes et se répéter souvent.
Les crises dites de « spasmophilie », terme utilisé uniquement en France, correspondent le plus souvent à des attaques de panique marquées par des manifestations respiratoires (hyperventilation), neuromusculaires (paresthésies, hypertonie) et comportementales. Elles ne correspondent en rien à un syndrome biologique spécifique, et ne doivent pas être traitées par magnésium, calcium ou vitamine D puisqu’il ne s’agit pas de réelles crises de tétanie comme celles qui peuvent survenir chez des patients dénutris ou carencés.
Aspects étiologiques
Devant la présence d’attaques de panique répétées et en l'absence de cause somatique, toxique ou iatrogène évidente, un trouble psychiatrique plus chronique doit être recherché systématiquement. Les attaques de panique sont observées dans de nombreux troubles psychiatriques mais jouent un rôle central dans les troubles anxieux comme le trouble panique. Les attaques de panique sont considérées comme attendues lorsqu’elles surviennent dans un contexte psychologique particulier (anxiété phobique, anxiété généralisée, humeur dépressive, etc.), ou à la suite de l’exposition à un facteur de stress (situation effrayante, traumatisme). Elles sont considérées comme inattendues lorsque l’anamnèse ne permet pas de retrouver de facteur déclenchant évident au moment où survient la crise. Lorsque les crises sont inattendues et répétées, elles peuvent correspondre au trouble panique dans lequel elles sont associées à la crainte persistante de refaire une attaque de panique (anxiété anticipatoire) et des conduites d’évitement, et peuvent se compliquer d’agoraphobie. Dans les phobies (phobies spécifiques, phobie sociale, agoraphobie), les crises surviennent à la suite de l’exposition (ou son anticipation) à l’objet ou la situation phobogène pour le patient.
Prise en charge
Prise en charge immédiate
Elle relève dans de rares cas d’un traitement médicamenteux mais repose sur des techniques de réassurance simples :
isoler le patient des facteurs potentiellement anxiogènes, adopter une attitude calme et rassurante ;
écoute attentive du discours du patient qui permettra notamment d’orienter le diagnostic étiologique ;
information du patient, tout au long de la prise en charge, sur les examens en cours et leurs résultats, qui cherchent à éliminer une cause organique du trouble. Une fois celle-ci écartée, ne pas conclure à l’absence de pathologie, mais signaler au patient l’origine psychologique du trouble sans banaliser. Prévenir le patient de l’absence de gravité physique, du caractère transitoire, et de la résolution rapide de cette crise ;
certaines méthodes comportementales permettent de réduire les symptômes psychiques et physiques : détourner l’attention du patient des menaces externes ou des sensations internes anxiogènes, donner des consignes de relaxation musculaire et de contrôle respiratoire en adoptant une respiration lente et superficielle pour lutter contre l’hyperpnée.
La prescription médicamenteuse doit être limitée autant que possible au cours de l’attaque de panique elle-même, afin d’éviter un recours excessif à cette solution par la suite. Elle ne s’impose qu’en cas de crise intense et persistante (au-delà de 30 minutes), malgré la mise en place des mesures précédemment citées, ou en cas de manifestation comportementale pouvant mettre en danger le patient (agitation, fugue, risque auto- ou hétéro-agressif).
La voie orale est à privilégier, de même que l’utilisation de benzodiazépines à délai d’action bref et demi-vie courte (ex : alprazolam 0,25 mg, diazépam 10 mg, ou lorazépam 1 mg).
La voie intramusculaire (ex : diazépam 10 mg, clorazépate dipotassique 20 mg) est une mesure d’exception à réserver uniquement en cas d’impossibilité de prise orale (agitation majeure, trouble de la déglutition), là aussi pour éviter une médicalisation excessive créant un sentiment de dépendance ultérieure.
Le retour à domicile est toujours possible après une attaque de panique, l’hospitalisation ne se justifiant éventuellement qu’en cas de pathologie somatique ou psychiatrique associée et nécessitant une surveillance ou un traitement prolongé.
Prise en charge à distance
L’évaluation à distance permet d’affiner le diagnostic étiologique et d’orienter le patient vers une prise en charge médico-psychologique spécialisée en cas de trouble anxieux avéré et durable. La prise en charge d’un trouble anxieux, pathologie chronique et invalidante, repose en effet sur un suivi médical assorti d’une psychothérapie cognitive et comportementale, et l’instauration d’un traitement médicamenteux de fond (par ISRS : inhibiteur spécifique de la recapture de la sérotonine, ou IRSNA : inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline) si nécessaire.
L’attaque de panique correspond à l’apparition brutale d’une peur intense à l’origine de symptômes physiques et psychiques en cascade, avec sensation de perte de contrôle.
La prise en charge initiale vise à éliminer une cause organique, toxique ou iatrogène du trouble, en particulier une urgence vitale (infarctus du myocarde, embolie pulmonaire, etc.).
Le traitement en urgence passe surtout par une réassurance verbale et comportementale (respiration, relaxation).
La prescription d’un traitement anxiolytique en aigu est possible mais peut être évitée le plus souvent.
L’attaque de panique peut survenir dans le cadre d’un trouble anxieux durable, notamment le trouble panique ou une phobie, qu’il convient de rechercher systématiquement et de traiter le cas échéant.
L’attaque de panique est une situation clinique très fréquente à laquelle la majorité des professionnels de santé est confrontée au cours de son exercice. Elle correspond à l’apparition brutale d’un sentiment de peur intense associé à un certain nombre de symptômes psychiques, physiques ou comportementaux. Son diagnostic est essentiellement clinique bien que la réalisation d’examens complémentaires permette d’exclure formellement une origine organique, toxique ou iatrogène du trouble quand cela paraît nécessaire. La prise en charge d’une attaque de panique est une urgence, elle nécessite une information, une réassurance du patient et des méthodes comportementales simples, qui permettent le plus souvent de faire céder la crise, plutôt que des traitements médicamenteux. Ces conseils et cette éducation thérapeutique visent à favoriser le contrôle de l’anxiété par le patient lui-même et éviter ainsi une surconsommation médicale inutile. Les attaques de panique peuvent parfois relever d’un trouble anxieux plus chronique comme le trouble panique, qu’il conviendra de rechercher systématiquement au cours de la crise et de prendre en charge ultérieurement.
POINTS FORTS À RETENIR
L’attaque de panique correspond à l’apparition brutale d’une peur intense à l’origine de symptômes physiques et psychiques en cascade, avec sensation de perte de contrôle.
La prise en charge initiale vise à éliminer une cause organique, toxique ou iatrogène du trouble, en particulier une urgence vitale (infarctus du myocarde, embolie pulmonaire, etc.).
Le traitement en urgence passe surtout par une réassurance verbale et comportementale (respiration, relaxation).
La prescription d’un traitement anxiolytique en aigu est possible mais peut être évitée le plus souvent.
L’attaque de panique peut survenir dans le cadre d’un trouble anxieux durable, notamment le trouble panique ou une phobie, qu’il convient de rechercher systématiquement et de traiter le cas échéant.
L'attaque de panique
L’attaque de panique est une situation clinique très fréquente à laquelle la majorité des professionnels de santé est confrontée au cours de son exercice. Elle correspond à l’apparition brutale d’un sentiment de peur intense associé à un certain nombre de symptômes psychiques, physiques ou comportementaux. Son diagnostic est essentiellement clinique bien que la réalisation d’examens complémentaires permette d’exclure formellement une origine organique, toxique ou iatrogène du trouble quand cela paraît nécessaire. La prise en charge d’une attaque de panique est une urgence, elle nécessite une information, une réassurance du patient et des méthodes comportementales simples, qui permettent le plus souvent de faire céder la crise, plutôt que des traitements médicamenteux. Ces conseils et cette éducation thérapeutique visent à favoriser le contrôle de l’anxiété par le patient lui-même et éviter ainsi une surconsommation médicale inutile. Les attaques de panique peuvent parfois relever d’un trouble anxieux plus chronique comme le trouble panique, qu’il conviendra de rechercher systématiquement au cours de la crise et de prendre en charge ultérieurement.