Examen le plus performant pour dépister et diagnostiquer des lésions colorectales.
Invasif, nécessitant le plus souvent anesthésie et hospitalisation ambulatoire.
1 500 000 par an selon la Société française d’endoscopie digestive (SFED).
Doit être pertinente, réalisée chez un patient informé, préparé et adhérent, par un praticien compétent qui doit garantir efficacité, sécurité et confort.
Exigence de qualité non limitée aux aspects techniques ; tout ce qui se passe avant et dans les suites a son importance, tant pour l’opérateur que pour le médecin traitant ou correspondant.

Avant la coloscopie

Importance de la consultation pré-endoscopique.
Objectifs : valider l’indication, identifier les comorbidités et le contexte familial (patient vivant seul notamment), expliciter les modalités de réalisation, arrêter ou modifier d’éventuels anti- coagulants et anti-agrégants plaquettaires (AAP) ; enfin, informer des risques et recueillir le consentement.
Personnaliser la prescription de la préparation colique en fonction des facteurs prédictifs connus de mauvais résultat (comorbidités, antécédents de chirurgie abdomino-pelvienne, constipation, traitement antidépresseur).
Privilégier la prise fractionnée (split dosing), une moitié la veille au soir, l’autre le jour de l’examen avec un intervalle de jeûne réduit à 3 ou 4 heures car cela améliore la détection lésionnelle ; anesthésie possible 3 heures après l’ingestion de liquides clairs (sauf situations particulières perturbant la vidange gastrique : diabète, maladie de Parkinson, grossesse…).1
Cette consultation est la règle avant toute endoscopie, y compris pour les patients hospitalisés, au même titre que la consultation préanesthésique.
Dans certaines circonstances et conditions, devoir d’information partagé avec un autre praticien (activité en équipe), chacun conservant toutefois sa responsabilité propre.

Pendant la coloscopie

Compétence et expertise de l’opérateur : d’une importance cruciale.
Critères essentiellement techniques concernant la détection lésionnelle, les modalités de résection et la sécurité. Les plus importants :
qualité de la préparation, quantifiée le plus souvent par le score de Boston (de 0 à 9), après lavage-aspiration du côlon. Les coloscopies insuffisamment préparées (score < 7) doivent être reprogrammées ; elles ne doivent pas dépasser 15 % des procédures (fig. 1) ;
– complétude (obtenue dans 90 à 95 % des cas), attestée par des photos de la fossette appendiculaire (fig. 2) et en cas de doute par l’intubation de l’iléon ;
– taux de détection moyen des adénomes (TDA : nombre de coloscopies avec  1 adénome). Marqueur le plus pertinent d’une exploration attentive de la muqueuse : 25 % pour les coloscopies tout-venant, 45 % pour celles de dépistage suivant un test immunologique (FIT). C’est une valeur moyenne liée à l’opérateur et non une mesure individuelle par patient ; chaque gastro-entérologue doit mesurer le sien (démarche qualité) ;
– temps de retrait (TDR), témoin d’un examen consciencieux et minutieux ; il est corrélé au TDA et au risque de cancer d’intervalle. Valeur moyenne par opérateur (idéalement 6 min) et non paramètre individuel par procédure ;
– pour la polypectomie, utiliser l’outil le plus approprié selon la taille et les caractéristiques de la lésion (pince, anse froide, anse diathermique, mucosectomie). Exérèse complète, monobloc recommandé. Les polypes pédiculés et les sessiles < 2 cm sont à enlever par endoscopie ; la chirurgie doit rester exceptionnelle ;
– vécu de l’examen, tolérance et complications : le taux de perforation ne doit pas excéder 1/1 000 et le risque hémorragique après polypectomie doit être inférieur à 1 %.

Après la coloscopie

Rédiger un compte-rendu est une obligation médico-légale. Il doit être détaillé, standardisé et de qualité.2
Y faire figurer : indication, qualité de la préparation, descriptif lésionnel précis, technique de résection. L’iconographie est conseillée, imprimée ou numérisée.
Préciser : prochaine échéance, reprise des anticoagulants et AAP sur le compte-rendu destiné au patient et le courrier adressé au médecin traitant.
Porter une attention particulière aux recommandations de suivi endoscopique après polypectomie. La HAS distingue 2 groupes de polypes, de haut (PHR) et bas risque (PBR) selon le nombre, la taille des lésions et leurs caractéristiques histologiques (tableau).3
Date du contrôle suivant : estimée d’emblée ou secondairement, communiquée au patient et au médecin traitant dès l’histologie connue (adénome festonné dysplasique, dysplasie sévère, polype hyperplasique).
Références
1. Bulois P, Bazin JE, Lapuelle J, et al. Préparation colique et anesthésie générale : position commune Sfed/Sfar. Acta Endosc 2017;47:2-5.

2. Pienkowski P, Joly-Le-Floch I, Heresbach D, et al.; Conseil d’administration de la Sfed. Propositions pour la rédaction du compte rendu de coloscopie. Acta Endosc 2014;44:414-7.

3. Heresbach D, Pienkowski P. Actualisation des recommandations sur le suivi après polypectomie. Que devons nous faire en 2014 ? Acta Endosc 2013;43:307-12.