Le développement cérébral résulte de la mise en oeuvre de programmes génétiques successifs aux différentes étapes ontogénétiques : la production des neurones (le nombre total de neurones d’un cerveau humain mature est estimé à 100 milliards) ; leur migration des zones prolifératives vers le futur cortex ; la mort programmée, entre 28 et 41 semaines de grossesse, d’une proportion significative (de 15 à 50 %) des neurones initialement produits ; la production des axones et des dendrites ; l’élimination des neurites excédentaires ; la synaptogenèse, en cinq vagues successives de surproduction et de stabilisation sélective des synapses, éliminant les synapses redondantes ou inutiles, élimination où la microglie joue un rôle central ; la production des astrocytes dont le pic intervient autour de 26 à 28 semaines de grossesse ; la production des oligodendrocytes en quatre types de cellules, en fonction de leur degré de maturation ; la myélinisation, qui s’étend sur une longue période et se termine longtemps après la naissance ; enfin, l’angiogenèse. Ces différentes étapes sont contrôlées par des facteurs intrinsèques génétiquement déterminés et modulées par des facteurs extrinsèques environnementaux pouvant mettre en jeu des mécanismes épigénétiques, en particulier dans la plasticité neuronale et l’apprentissage de la mémoire.

Pierre Gressens, hôpital Robert-Debré, Inserm, université de Paris, NeuroDiderot, UMR 1141

27 avril 2021