1 - La dénutrition n’est pas un symptôme, c’est une maladie, potentiellement mortelle, mais curable, à condition de la prévenir, la dépister précocement et la prendre en charge.
2 - Fréquente, la dénutrition concerne plus de 2 millions de personnes en France et près de 30 à 40 % des adultes hospitalisés. Elle s’accompagne d’une surmortalité et d’un risque accru de complications multiples.
3 - Le mécanisme principal de la dénutrition est une baisse des ingesta. Les ingesta peuvent facilement être évalués à l’aide d’une échelle visuelle ou verbale analogique, le score d’évaluation facile des ingesta (SEFI).
4 - La dénutrition est très généralement secondaire à une maladie. L’erreur serait de croire que le traitement de la maladie causale guérira aussi la dénutrition.
5. La dénutrition existe à tous âges. Mais comme la fréquence des maladies chroniques augmente avec l’âge, la dénutrition est plus fréquente chez les personnes âgées.
6. La dénutrition affaiblit les défenses immunitaires et fait le lit des infections, parfois mortelles. Chez la personne âgée, la dénutrition favorise les chutes et est source de dépendance.
7. Son diagnostic et sa prise en charge précoces ont fait la preuve de leur efficacité : diminution de la mortalité, des comorbidités et du coût sociétal
8. La Haute Autorité de santé a révisé les critères diagnostiques de dénutrition pour les adultes de moins de 70 ans (2019) et pour les adultes à partir de 70 ans (2021). Le diagnostic de dénutrition re- pose sur l’association d’un critère phénotypique (perte de poids, indice de masse corporelle [IMC] et critères concernant la force et la masse musculaires, et les performances physiques) et d’un critère étiologique (baisse des apports alimentaires, troubles de l’absorption digestive et pathologies aiguës ou chroniques entraînant un hypercatabolisme).
9. La pesée est un élément incontournable du diagnostic et du suivi de la dénutrition. L’hypoalbuminémie n’est plus un critère diagnostique de dénutrition mais elle reflète sa sévérité.
10. Le traitement de la dénutrition est souvent multimodal, associant une densification de l’alimentation (obtenue grâce à des conseils diététiques adaptés, éventuellement complétés par la prescription des compléments nutritionnels oraux) à une activité physique adaptée. En cas d’impossibilité ou d’échec de cette prise en charge, la nutrition artificielle (entérale ou parentérale) est justifiée dès lors que le patient n’est pas en phase palliative terminale.