L e cancer du poumon est une maladie fréquente (46 000 nouveaux cas par an) et grave, avec plus de 33 000 morts en 2018. Il est, hélas, encore majoritairement diagnostiqué à un stade avancé, avec des taux de survie très faibles (moins de 15 % à 5 ans pour un stade IV contre 77 à 92 % au stade I).
L’étude NLST,1 publiée en 2011, a montré une baisse de 20 % de la mortalité attribuable chez des patients sélectionnés sur leur âge et leur exposition tabagique bénéficiant d’un dépistage par scanner thoracique faible dose, par rapport à des participants surveillés par simple radio thoracique. Fort de ces résultats, ce dépistage est devenu une réalité aux États-Unis, où il est pris en charge par Medicare/Medicaid chez les fumeurs actifs ou récemment sevrés de 55 à 77 ans, avec une exposition tabagique supérieure à 30 paquets-années.
Cette étude isolée et le taux très élevé de faux positifs ont fait dire à la HAS en 2016 que « les conditions de qualité, d’efficacité et de sécurité nécessaires à la réalisation du dépistage du cancer bronchopulmonaire par tomodensitométrie […] ne sont pas réunies ». En effet, 24 % des sujets étaient dépistés sur le critère utilisé dans NLST, correspondant dans 96 % des cas à un faux positif.
Les résultats récemment publiés de NELSON2, menée en Belgique et aux Pays-Bas, chez 15 792 participants, ont confirmé une réduction de la mortalité attribuable au cancer pulmonaire de 24 % chez les hommes et de 33 % chez les femmes dépistées par scanner, avec un taux de faux positifs de seulement 1,2 %. Ce résultat est lié à la méthodologie utilisée, qui repose non plus sur des mesures de diamètre mais sur des mesures itératives de volume des nodules détectés. Les récentes études italienne MILD3 et allemande LUSI4 vont dans le même sens. Les Sociétés européennes de pneumologie et de radiologie ont, en 2020, réaffirmé leur volonté de promouvoir des essais pilotes sur ce dépistage à l’échelle européenne, en insistant sur l’importance de la définition des critères de positivité et sur la méthodologie à mettre en œuvre pour garantir son efficacité et limiter les faux positifs.
Le dépistage du cancer pulmonaire par scanner thoracique faible dose reste aujourd’hui opportuniste et individuel en France, dans l’attente de nouvelles recommandations nationales. Selon NELSON, il pourrait être proposé à des fumeurs actifs ou récemment sevrés (< 10 ans) avec une exposition importante (> 15 cigarettes par jour pendant plus de 25 ans ou 10 cigarettes par jour pendant plus de 30 ans) âgés de 50 à 74 ans, avec la méthodologie adéquate. Les radiologues doivent y être formés. Une aide au sevrage est indispensable lorsque le tabagisme est toujours actif.
L’étude NLST,1 publiée en 2011, a montré une baisse de 20 % de la mortalité attribuable chez des patients sélectionnés sur leur âge et leur exposition tabagique bénéficiant d’un dépistage par scanner thoracique faible dose, par rapport à des participants surveillés par simple radio thoracique. Fort de ces résultats, ce dépistage est devenu une réalité aux États-Unis, où il est pris en charge par Medicare/Medicaid chez les fumeurs actifs ou récemment sevrés de 55 à 77 ans, avec une exposition tabagique supérieure à 30 paquets-années.
Cette étude isolée et le taux très élevé de faux positifs ont fait dire à la HAS en 2016 que « les conditions de qualité, d’efficacité et de sécurité nécessaires à la réalisation du dépistage du cancer bronchopulmonaire par tomodensitométrie […] ne sont pas réunies ». En effet, 24 % des sujets étaient dépistés sur le critère utilisé dans NLST, correspondant dans 96 % des cas à un faux positif.
Les résultats récemment publiés de NELSON2, menée en Belgique et aux Pays-Bas, chez 15 792 participants, ont confirmé une réduction de la mortalité attribuable au cancer pulmonaire de 24 % chez les hommes et de 33 % chez les femmes dépistées par scanner, avec un taux de faux positifs de seulement 1,2 %. Ce résultat est lié à la méthodologie utilisée, qui repose non plus sur des mesures de diamètre mais sur des mesures itératives de volume des nodules détectés. Les récentes études italienne MILD3 et allemande LUSI4 vont dans le même sens. Les Sociétés européennes de pneumologie et de radiologie ont, en 2020, réaffirmé leur volonté de promouvoir des essais pilotes sur ce dépistage à l’échelle européenne, en insistant sur l’importance de la définition des critères de positivité et sur la méthodologie à mettre en œuvre pour garantir son efficacité et limiter les faux positifs.
Le dépistage du cancer pulmonaire par scanner thoracique faible dose reste aujourd’hui opportuniste et individuel en France, dans l’attente de nouvelles recommandations nationales. Selon NELSON, il pourrait être proposé à des fumeurs actifs ou récemment sevrés (< 10 ans) avec une exposition importante (> 15 cigarettes par jour pendant plus de 25 ans ou 10 cigarettes par jour pendant plus de 30 ans) âgés de 50 à 74 ans, avec la méthodologie adéquate. Les radiologues doivent y être formés. Une aide au sevrage est indispensable lorsque le tabagisme est toujours actif.
1. National Lung Screening Trial Research Team. Reduced Lung-Cancer Mortality with Low-Dose Computed Tomographic Screening. N Engl J Med 2011;365:395-409.
2. de Koning HJ, et al. Reduced Lung-Cancer Mortality with Volume CT Screening in a Randomized Trial. N Engl J Med 2020;382:503-13.
3. Pastorino U, et al. Prolonged lung cancer screening reduced 10-year mortality in the MILD trial: new confirmation of lung cancer screening efficacy. Ann Oncol 2019;30:1162-9.
4. Becker N, et al. Lung cancer mortality reduction by LDCT screening-Results from the randomized German LUSI trial. Int J Cancer 2020;146:1503-13.
2. de Koning HJ, et al. Reduced Lung-Cancer Mortality with Volume CT Screening in a Randomized Trial. N Engl J Med 2020;382:503-13.
3. Pastorino U, et al. Prolonged lung cancer screening reduced 10-year mortality in the MILD trial: new confirmation of lung cancer screening efficacy. Ann Oncol 2019;30:1162-9.
4. Becker N, et al. Lung cancer mortality reduction by LDCT screening-Results from the randomized German LUSI trial. Int J Cancer 2020;146:1503-13.