Les dermatoses faciales sont un motif très fréquent de consultation en médecine générale et en dermatologie. L’acné, la rosacée et la dermatite séborrhéique sont les trois dermatoses les plus fréquentes sur le visage, et atteignent des patients d’âge différent.
L’acné est une pathologie très fréquente chez l’adolescent et le jeune adulte. Elle est caractérisée par une inflammation chronique des folliculites pilo-sébacés et sa physiopathologie repose sur une triade : l’hyperséborrhée liée à une sécrétion plus importante de sébum par les sébocytes entraînant la formation d’une peau grasse et luisante, l’occlusion folliculaire aboutissant à la formation de comédons et microkystes, et l’inflammation folliculaire dont le rôle de Propionibacterium acnes est maintenant prouvé. Cliniquement, l’acné se présente par l’association d’éléments rétentionnels et de lésions inflammatoires. Les lésions rétentionnelles sont les comédons, microkystes et points noirs. Les lésions inflam­matoires quant à elles sont les papulopustules et les nodulo­kystes. L’acné atteint classiquement le visage, le torse et le haut du dos. Plusieurs formes cliniques sont décrites et classées en fonction de leur sévérité par l’échelle GEA (Global Acne Evaluation, v. tableau). Le traitement repose sur l’association de règles hygiéno-­cosmétiques (lavage du visage avec des produits adaptés, photo­protection, crème émolliente), de traitements topiques tels que le peroxyde de benzoyle ou les rétinoïdes locaux, et parfois de traitements généraux tels que les cyclines ou le gluconate de zinc lorsque l’acné est sévère. En cas d’acné très sévère, le traitement de référence est l’isotrétinoïne, seul traitement permettant la guérison de l’acné. Attention cependant aux règles de prescription, notamment chez la jeune adolescente.
La rosacée est une dermatose faciale chronique atteignant plutôt l’adulte après l’âge de 20 ans (pic entre 40 et 50 ans). La physio­pathologie n’est pas très bien connue mais elle fait intervenir les anomalies vasculaires du visage et de l’inflammation chronique liée à la présence du Demodex sur le visage. Il existe plusieurs stades de rosacée, ne se succédant pas forcément : le stade des flushes avec la survenue de bouffées de chaleur après la consommation d’alcool, d’aliments épicés ou aux variations de température ; le stade érythémato-télangiectasique où l’on retrouve une érythrose du visage associée à de multiples télangiectasies sur le menton, les joues et les ailes du nez ; le stade papulopustuleux et le rhinophyma. La gravité de la rosacée est liée à l’atteinte oculaire pouvant induire xérophtalmie, conjonctivite voire kératite ou blépharite. Le traitement des formes érythémato-télangiectasiques repose sur le laser vasculaire ou le gel de tartrate de brimonidine. Le traitement des formes papulopustuleuses repose sur le métro­nidazole ou l’ivermectine topique, voire sur les cyclines per os en cas de forme profuse. Le traitement du rhinophyma est quant à lui chirurgical ou par laser CO2. Le traitement est suspensif et des récidives seront à prévoir à l’arrêt du traitement.
La dermatite séborrhéique est une dermatose faciale chronique relativement fréquente (1-3 % de la population générale) dont la physiopathologie repose sur l’hyperséborrhée et la présence de Malassezia. Elle réalise des lésions en plaques érythémateuses, avec de fines squames grasses, essentiellement localisées sur la zone centro-faciale (ailes du nez, inter-sourcils, menton), mais également sur les sourcils, la barbe et la lisière du cuir chevelu. Une atteinte du cuir chevelu est également possible. Le traitement des lésions faciales repose sur les antifongiques topiques ou de gluconate de lithium, parfois associés à des dermo­corticoïdes d’activité moyenne en cas d’atteinte très inflammatoire. Le traitement des lésions du cuir chevelu repose sur les shampooings antifongiques ainsi que sur les shampooings à base de pyrithione de zinc, de piroctone olamine ou de sulfure de sélénium.•