Les résultats ont été publiés respectivement dans les revues PNAS et Genetics in Medicine. Afin d’améliorer la qualité de ces données, les scientifiques ont cherché à obtenir l’ADN du plus grand nombre de trios père-mère-enfant victime de mort subite. La comparaison de ces trois ADN permet en effet de déterminer si une mutation est héritée d’un parent, ou s’il s’agit d’une mutation de novo, apparue chez l’enfant. Menée sur 124 trios père-mère-enfant, l’étude new-yorkaise a permis de déterminer que chez 11 victimes, des mutations génétiques avaient probablement contribué au décès. Dans 7 de ces cas, il s’agissait de mutations de novo. Six d’entre elles affectaient des gènes jouant un rôle dans des arythmies et dans la signalisation calcique, intervenant dans les contractions cardiaques et la décharge neuronale. L’étude californienne a pour sa part révélé 6 cas de mort inattendue de l’enfant probablement associés à des variants génétiques, dont la moitié concernaient des gènes impliqués dans des troubles neurodéveloppementaux. Très complémentaires, les deux études n’ont cependant qu’un gène en commun : SCN1A, connu pour son implication dans l’épilepsie.
Ces recherches permettent à la fois de déculpabiliser les parents, puisque de nombreuses morts inattendues de l’enfant relèvent de mutations de novo, et de repérer éventuellement puis surveiller les enfants porteurs de mutations à risque.
François Mallordy
Proc Natl Acad Sci USA 2021;118(52):e2115140118. Halvorsen L, Gould L, Wang X, et al. De novo mutations in childhood cases of sudden unexplained death that disrupt intracellular Ca 2+ regulation. PMID : 34930847Genet Med 2022;S1098-3600(21)05423-X. Koh HY, Haghighi A, Keywan C, et al. Genetic Determinants of Sudden Unexpected Death in Pediatrics. PMID : 35027292