Des ongles qui brillent… mais pas sans risque !

Quoi de plus attractif qu’un vernis semi-permanent qui reste en place pendant 3 semaines ? Mais pour obtenir cet effet, l’application nécessite l’utilisation d’une lampe à UVA couplée à une diode d’électroluminescence visant à fixer les différentes couches du gel méthacrylique sur l’ongle. Or, en avril 2023, l’Académie de médecine a fait paraître une note qui met en garde contre le potentiel mutagène des UVA avec un risque accru de cancer de la peau pour les utilisatrices. Ce phénomène serait favorisé par un âge précoce d’utilisation de cette technique (jeune femme à partir de 20 ans), en raison d’un effet cumulatif au fur et à mesure des années, et par la fréquence rapprochée des séances (5 à 6/an).

Dans ce texte, l’Académie propose plusieurs précautions, dont l’application de protection solaire 20 minutes avant l’exposition à la lampe UV. Cependant, la mesure la plus raisonnable est d’éviter cette pratique, encore plus à domicile (risque d’expositions répétées).

De plus, la pose de faux ongles (qui par ailleurs favorise une fragilisation des ongles et certaines infections) peut exposer au même risque, car les capsules et les « gels UV » utilisent également la technique de la lampe UV, de même que la « French manucure ».

Les prothésistes ongulaires et les esthéticiennes ont un risque élevé d’eczéma de contact dû essentiellement aux vernis contenant des acrylates non polymérisés plus allergisants. Les gants en latex, en vinyle, en nitrile ou polyéthylène ne sont pas un moyen de protection suffisant puisqu’ils sont perméables aux monomères. Le diagnostic repose alors sur la pratique de patch-tests. Sur le plan respiratoire, l’inhalation des poussières d’acrylates peut provoquer asthme ou pneumopathie d’hypersensibilité. L’Anses propose, dans son rapport d’expertise collective de 2017, des moyens de prévention et de protection à envisager pour éviter l’apparition de pathologies professionnelles.