Ils seraient 6 à 10 %, ces patients à ne pas se présenter à leur rendez-vous, ce qui correspond à une perte de temps de consultation de près de 2 heures par semaine pour le médecin, quelle que soit la discipline, soit près de 27 millions de rendez-vous non honorés par an. De plus, près de deux tiers de ces défections concerneraient un premier rendez-vous.
Ce phénomène – qui serait en constante augmentation, accentué, selon certains, par le développement des plateformes comme Doctolib – entraîne de sérieuses répercussions sur l’offre de soins : désorganisation du travail quotidien des médecins, réduction de la disponibilité médicale des praticiens touchés, limitation de l’accès aux soins pour des patients en ayant réellement besoin (ce qui contribue à majorer le nombre de patients qui s’adressent aux urgences).
Selon l’Ordre et l’Académie, l’analyse de ces défections a révélé la fréquence des rendez-vous pris en double chez plusieurs praticiens en fonction de la convenance du patient, témoignant d’une déconsidération pour l’acte médical considéré comme un bien de consommation.
Quelles solutions pour faire face à cette dérive ? Le syndicat UFML, qui défend un « droit à la facturation des consultations non honorées », a calculé qu’une pénalité de 5 euros sur un quart des rendez-vous manqués rapporterait plus de 30 millions d’euros par an. Mais cela impliquerait une modification du code de santé publique (celui-ci dispose que les honoraires ne peuvent être réclamés qu’à l’occasion d’actes réellement effectués).
L’Ordre et l’Académie n’excluent pas des sanctions, en réclamant d’« amender » les propositions de loi sur l’accès aux soins, en cours de discussion. Mais en premier lieu, ils demandent aux pouvoirs publics de sensibiliser et responsabiliser la population par des campagnes d’information dénonçant cette manifestation d’incivilité.