1. Les jeunes ne veulent pas s’installer, et encore moins à la campagne. FAUX !
75 % des internes envisagent de s’installer en libéral et deux tiers des remplaçants prévoient de le faire dans les 3 années à venir.1 De plus, depuis 10 ans, le nombre de nouvelles installations annuelles en libéral n’a pas diminué, même si elles ne compensent pas les départs à la retraite, qui sont en augmentation.2
70 % des remplaçants choisissent des zones semi-rurales ou rurales.3 Ces régions sont attractives, en termes de qualité et cadre de vie, surtout s’il existe un projet professionnel collectif sur le territoire. Bien entendu, l’isolement, l’abandon des services publics et les difficultés d’emploi du conjoint sont des freins.4
70 % des remplaçants choisissent des zones semi-rurales ou rurales.3 Ces régions sont attractives, en termes de qualité et cadre de vie, surtout s’il existe un projet professionnel collectif sur le territoire. Bien entendu, l’isolement, l’abandon des services publics et les difficultés d’emploi du conjoint sont des freins.4
2. Les déserts médicaux sont à la campagne. FAUX !
Les difficultés d’accès ressenties par la population ne correspondent pas aux zones déficitaires, qu’on trouve aussi bien en ville que dans les campagnes. Les déserts médicaux sont partout, même en région parisienne ! Mais de quoi parle-t-on ?
De la densité de généralistes ? Les inégalités de répartition se situent davantage à l’échelle des communes qu’à celle des départements ; elles n’ont pas varié depuis les années 1980.5
Du temps d’accès ? 98 % de la population réside à moins de 10 minutes en voiture d’un généraliste en 2016.5
Du non-remplacement des praticiens qui partent en retraite ? C’est peut-être le facteur le plus visible par les patients, lié à la pénurie de médecins mais aussi au besoin de se regrouper pour travailler ensemble et en pluriprofessionnalité. Cette évolution des pratiques fait que chaque village ne peut plus avoir « son » généraliste.
De la disponibilité des médecins ? Un réel problème, lié au manque de praticiens et de temps médical par rapport à la demande. Et puisque la démographie médicale ne trouvera pas de point d’équilibre d’ici à 2025, réduire les tâches administratives par exemple est une priorité.
De la densité de généralistes ? Les inégalités de répartition se situent davantage à l’échelle des communes qu’à celle des départements ; elles n’ont pas varié depuis les années 1980.5
Du temps d’accès ? 98 % de la population réside à moins de 10 minutes en voiture d’un généraliste en 2016.5
Du non-remplacement des praticiens qui partent en retraite ? C’est peut-être le facteur le plus visible par les patients, lié à la pénurie de médecins mais aussi au besoin de se regrouper pour travailler ensemble et en pluriprofessionnalité. Cette évolution des pratiques fait que chaque village ne peut plus avoir « son » généraliste.
De la disponibilité des médecins ? Un réel problème, lié au manque de praticiens et de temps médical par rapport à la demande. Et puisque la démographie médicale ne trouvera pas de point d’équilibre d’ici à 2025, réduire les tâches administratives par exemple est une priorité.
3. Il faut obliger les médecins à s’installer dans les zones sous-dotées, d’autant que leurs études sont payées par la société. NON !
Comme pour les apprentis, le salaire que les étudiants perçoivent à partir de la 3e année est une rétribution du travail effectué dans les services hospitaliers, qui compense un service rendu (2 � brut de l’heure de garde pour un externe, entre 6 et 9 � pour un interne). Soit une main-d’œuvre à bas coût pour l’État et la collectivité (économie réalisée d’environ 80 000 €par cursus pour un étudiant en médecine générale, en comparaison de l’emploi d’un salarié pour un travail équivalent (https://bit.ly/2lUnifn).
à noter que les frais spécifiques de rentrée sont évalués à 5 465 � pour la 1re année et à 3 472 � dès la 2e (hors charges mensuelles de la vie courante), avec en 2019 une hausse d’environ 8 %.6
Quant à la coercition, elle rime avec aggravation des difficultés démographiques... Obliger les médecins à s’installer dans les zones sous-dotées n’a plus de sens, puisqu’il n’existe plus de zones « sur-dotées » ! Hiérarchiser les territoires instaurerait une concurrence délétère entre les collectivités. Ces mesures n’ont fonctionné ni en France ni à l’étranger. Elles découragent les jeunes généralistes, et les poussent vers d’autres activités (exercice hospitalier, expertises…), voire un départ à l’étranger, où la pénurie est la même mais avec des conditions financières plus avantageuses. Des postes de médecine générale restent vacants tous les ans lors des choix de spécialité, ce qui s’aggraverait avec ces mesures contraignantes. Selon le CNOM, à la fin de leurs études, 25 % des médecins exerceraient déjà en dehors du soin clinique. Encourageons plutôt les jeunes médecins à se projeter dans leur avenir.
à noter que les frais spécifiques de rentrée sont évalués à 5 465 � pour la 1re année et à 3 472 � dès la 2e (hors charges mensuelles de la vie courante), avec en 2019 une hausse d’environ 8 %.6
Quant à la coercition, elle rime avec aggravation des difficultés démographiques... Obliger les médecins à s’installer dans les zones sous-dotées n’a plus de sens, puisqu’il n’existe plus de zones « sur-dotées » ! Hiérarchiser les territoires instaurerait une concurrence délétère entre les collectivités. Ces mesures n’ont fonctionné ni en France ni à l’étranger. Elles découragent les jeunes généralistes, et les poussent vers d’autres activités (exercice hospitalier, expertises…), voire un départ à l’étranger, où la pénurie est la même mais avec des conditions financières plus avantageuses. Des postes de médecine générale restent vacants tous les ans lors des choix de spécialité, ce qui s’aggraverait avec ces mesures contraignantes. Selon le CNOM, à la fin de leurs études, 25 % des médecins exerceraient déjà en dehors du soin clinique. Encourageons plutôt les jeunes médecins à se projeter dans leur avenir.
4. Les jeunes généralistes sont fainéants, c’était mieux avant… NON !
50 % des internes dépassent les 48 h de travail hebdomadaire réglementaire, 20 % d’entre eux déclarent exercer entre 60 et 80 h, et 3,9 % plus de 80 h !7
Les jeunes installés ont une activité supérieure à celle qu’avaient les plus anciens.8 Deux tiers des libéraux déclarent dépasser 50 h par semaine (Drees, Études & Résultats, 2019). La durée moyenne de consultation (16,4 min) est parmi les plus longues d’Europe. Les remplaçants ont une activité équivalente à 81 % de celle d’un installé et s’investissent dans la permanence des soins.3
Les jeunes généralistes sont motivés et ont des propositions… Venez les rencontrer lors de l’événement ReAGJIR des 7 et 8 novembre prochain !
Les jeunes installés ont une activité supérieure à celle qu’avaient les plus anciens.8 Deux tiers des libéraux déclarent dépasser 50 h par semaine (Drees, Études & Résultats, 2019). La durée moyenne de consultation (16,4 min) est parmi les plus longues d’Europe. Les remplaçants ont une activité équivalente à 81 % de celle d’un installé et s’investissent dans la permanence des soins.3
Les jeunes généralistes sont motivés et ont des propositions… Venez les rencontrer lors de l’événement ReAGJIR des 7 et 8 novembre prochain !
1. Commission jeunes médecins du CNOM. Étude sur l’installation des jeunes médecins, 2019.
2. CNOM. Atlas de la démographie médicale, 2018.
3. ReAGJIR. Enquête nationale Remplact 3, 2016.
4. GCET-DGOS-Drees. Étude pour la caractérisation des territoires en tension pour l’installation des jeunes médecins, 2015.
5. Drees. 10 000 médecins de plus depuis 2012, 2018.
6. Anemf-FAGE. Indicateur du coût de la rentrée de l’étudiant en médecine, 2019.
7. ISNAR-IMG. état des lieux des conditions de travail des internes de médecine générale, 2019.
8. Drees. évolution de la carrière libérale des médecins généralistes selon leur date d’installation, 2004.
2. CNOM. Atlas de la démographie médicale, 2018.
3. ReAGJIR. Enquête nationale Remplact 3, 2016.
4. GCET-DGOS-Drees. Étude pour la caractérisation des territoires en tension pour l’installation des jeunes médecins, 2015.
5. Drees. 10 000 médecins de plus depuis 2012, 2018.
6. Anemf-FAGE. Indicateur du coût de la rentrée de l’étudiant en médecine, 2019.
7. ISNAR-IMG. état des lieux des conditions de travail des internes de médecine générale, 2019.
8. Drees. évolution de la carrière libérale des médecins généralistes selon leur date d’installation, 2004.
Dans cet article
- 1. Les jeunes ne veulent pas s’installer, et encore moins à la campagne. FAUX !
- 2. Les déserts médicaux sont à la campagne. FAUX !
- 3. Il faut obliger les médecins à s’installer dans les zones sous-dotées, d’autant que leurs études sont payées par la société. NON !
- 4. Les jeunes généralistes sont fainéants, c’était mieux avant… NON !