À rebours de cette mesure envisagée par le gouvernement, l’Académie précise que, si la création d’une 4e année du diplôme d’études spécialisée de médecine générale venait à être actée, elle ne devrait comporter aucune obligation territoriale, « ne pouvant pas être une solution pour pallier les déficits dans les zones sous-dotées ».
Selon les rapporteurs, cette année devrait par ailleurs être professionnalisée grâce à des stages ambulatoires organisés par les départements universitaires de médecine générale des facultés de médecine, encadrés par des maîtres de stage universitaires (MSU) et des tuteurs, et en développant une formation au management du cabinet médical, à la gestion et à la fiscalité.
L’Académie propose, en revanche, la mise en place d’un service citoyen médical de 1 an pour tout médecin nouvellement diplômé, organisé par les agences régionales de santé en coordination avec la faculté de médecine, et effectuée dans le cadre d’un salariat en utilisant les infrastructures existantes dans les territoires. Cette mesure pourrait durer « tant que la situation de pénurie l’exigera ».
Des incitations financières ont également été recommandées, aussi bien pour encourager la primo-installation dans les zones sous-dotées en médecins (primes d’installation majorées et sécurisées dans le temps) que pour la pérenniser (augmentation des honoraires de tous les médecins installés dans ces zones pourrait aussi être envisagée : + 20 %, maintenue 2 ou 3 ans après la fin du classement en zone sous-dense et dont le surcoût ne serait pas pris en compte dans l’enveloppe budgétaire des actes médicaux).
Ces mesures seraient couplées à d’autres visant de façon générale à faciliter l’exercice médical : décharger les médecins des tâches administratives afin d’augmenter le « temps soignant » (par exemple en recrutant davantage d’assistants grâce à des aides financières pérennes, en simplifiant les règlementations des barèmes de cotation des actes et des modalités de remboursement des tiers-payants) ; faciliter le regroupement des médecins et la constitution d’équipes de soin (centres de santé, maisons de santé pluridisciplinaires…) ; faciliter les installations précoces ainsi que le cumul emploi-retraite, entre autres.
Enfin, d’autres leviers d’action peuvent être envisagés dès les études, tels que l’augmentation immédiate et conséquente du « numerus apertus » (en l’adaptant aux besoins réels des territoires grâce à une cartographie précise et actualisée, tenant compte du fait qu’il faut en moyenne plus de deux médecins pour en remplacer un qui part à la retraite), le développement dès le 2e cycle des stages obligatoires en zones sous-denses dans toutes les spécialités, en créant pour ce faire des statuts de tuteurs rémunérés), la diversification de l’origine territoriale et sociale des étudiants grâce à une politique d’information et d’accompagnement dès le lycée, etc.