La transposition de l’« aller vers » de l’action sociale à la médecine d’urgence est en cours, malgré une confusion autour du sens de cette notion et une divergence historique entre le social et le médical. Cela nécessite de repenser l’action des Samu-Smur en les orientant vers une politique institutionnelle proactive d’ouverture transversale et de collaboration.
Dans ses ouvrages et interviews, le médecin urgentiste et fondateur du Samu social Xavier Emmanuelli* rapproche réguliè­rement le service d’aide médicale urgente (Samu) et le Samu social à travers la notion d’« aller vers ». Il s’agit, selon nous, d’une confusion liée au terrain d’intervention « hors les murs » de ces deux institutions.
Alors qu’il existe aujourd’hui une volonté politique de transposer cette notion d’« aller vers » au champ de la médecine, clarifier la différence entre les deux notions nous semble indispensable afin de développer concrètement la logique de l’« aller vers » au sein des Samu, sachant que leur transversalité les place comme des acteurs hospitaliers privilégiés de cette démarche.
Après un retour sur l’essence sociale du concept d’« aller vers » et sur la complexité d’une tentative de rapprochement des institutions sociales et de la médecine d’urgence préhospitalière françaises, des pistes d’adaptation concrètes de l’« aller vers » à cette dernière sont ici proposées, en prenant l’exemple du Samu pédiatrique de Paris** au sein duquel la démarche est déjà initiée.

Confusion entre « aller vers » et « hors les murs »

La démarche de l’« aller vers » est un des axes de travail de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté 2018-2022.1 Si celle-ci n’a pas de définition conventionnelle, le chercheur en science politique Philippe Warin*** l’entend « comme une démarche qui se situe au-delà de toute intervention sociale, qu’elle soit d’accueil, de diagnostic, de prescription, d’accompagnement. Cette démarche rompt avec l’idée que l’intervention sociale ferait systématiquement suite à une demande exprimée. Elle permet d’intégrer dans les pratiques les situations de non-demande de certains publics (pas seulement les personnes vulnérables) et engage les acteurs à se situer dans une pratique proactive, pour entrer en relation avec ces publics ». Pour le sociologue ­Cyprien Avenel****, il s’agit de sortir d’une logique de guichet pour aller au-devant des personnes dans leur milieu de vie par des modes d’intervention « hors les murs », qu’ils soient physiques ou virtuels (téléphone, courriel, réseaux sociaux). Cette démarche, véritable posture relationnelle d’ouverture, met l’accent sur les phénomènes d’isolements social et relationnel en promouvant une logique préventive d’intervention en amont de l’installation des difficultés, dans un objectif de repérage et de prévention plutôt que de réparation. La démarche n’est pas inédite2 mais elle se renouvelle aujourd’hui. Ce processus est issu de la mise à l’agenda institutionnel des logiques dites de « développement social local »3 ainsi que de l’évolution de la légitimité passant d’un « agir sur les publics » à un « agir avec les publics »4 via le développement du « pouvoir d’agir » (empowerment)5 et du « community organizing ».6
Lorsque Xavier Emmanuelli crée le Samu social en 1993, il justifie l’analogie avec le service d’aide médicale urgente (Samu) par le fait d’« aller vers » des personnes pendant les maraudes. Les équipes mobiles d’aide vont au-devant des personnes en situation de grande exclusion et les orientent, si possible, vers une solution adaptée à leurs besoins (centres d’hébergement d’urgence ou centres d’hébergement avec soins).7
Le rôle du Samu est d’orienter les patients vers la juste prestation médicale que requiert leur état clinique. Pour réaliser sa mission, il dispose d’un éventail de moyens correspondant à différents niveaux d’urgence : du conseil médical téléphonique à l’envoi d’une structure mobile d’urgence et de réanimation (Smur). La notion d’intervention « hors les murs » dans les milieux de vie des patients est bien présente dans l’activité du Samu (par utilisation du téléphone) et du Smur.
Cependant, les logiques Samu-Smur et Samu social sont différentes. Le Samu-Smur répond à un besoin exprimé lors d’une demande spon­tanée d’usagers proactifs. De plus, si l’appel motive une intervention de secours ou de soins d’urgence « hors les murs », celle-ci n’intervient pas dans une logique préventive d’amont mais plutôt dans une tentative de réparation de complications graves d’un accident ou d’une maladie déjà existante, nécessitant des soins médicaux techniques et spécifiques dans les plus brefs délais.8 Ainsi, le Samu-Smur ne reprend en réalité que la partie « hors les murs » de l’approche de l’« aller vers » et non sa globalité.

Différences de fonctionnement entre les institutions sociales et médicales

Séparation historique

Si l’action sociale et la médecine hospitalière ont, en France, une origine religieuse commune (l’hôpital général), les deux activités se sé­cularisent et se séparent progres­sivement à partir de la Révolution de 1789. Alors que l’action sociale est d’emblée caractérisée comme relevant de la valeur républicaine de fraternité, la médecine s’oriente vers l’autonomie par un processus de professionnalisation.9
La médecine d’urgence préhospi­talière, elle, trouve ses origines bien plus tardivement au sein d’un processus complexe et conflictuel entre les ministères de la Santé et de l’Intérieur des années 1960 à 1980 aboutissant à la division du travail de police-secours. Pendant cette période de genèse de l’État-providence et d’institution du concept de défense passive lié la guerre froide, l’augmentation rapide des risques liés au développement technologique (accidents de la route, accidents du travail) transforme des événements individuels en phénomènes collectifs. L’essor contemporain de la réanimation médicale, des transports et des télécommunications, ainsi que des initiatives personnelles, ont abouti à la loi de 1986 institutionalisant les Samu.10 Cette volonté originelle de rétablissement d’un ordre public et social perturbé par un accident peut faire ironiquement penser aux dérives de la Brigade d’assistance aux personnes sans-abri (Bapsa) d’avant 1994 (date de suppression du délit de vagabondage). Xavier Emmanuelli raconte comment cette dernière a fortement influencé la création du Samu social en tant qu’antimodèle.

Deux visions de la médecine d’urgence préhospitalière

Cette séparation historique a également facilité la divergence d’attitude des deux institutions face aux influences anglo-saxonnes. L’action sociale française s’en inspire ; un bon exemple en est justement l’importation du concept de l’« aller vers ».# La médecine d’urgence préhospitalière, elle, s’est développée en opposition au modèle anglosaxon des paramedics. Ce dernier exclut toute médicalisation préhospitalière (au niveau du transport comme de la régulation) en autorisant une délégation d’actes médicaux aux professionnels paramé­dicaux « techniciens d’urgence médicale » privés.##
Deux paradigmes sont alors concurrents : la logique française de « stay and play » (rester et jouer) qui privilégie le soin immédiat pour la stabilisation du patient et l’anticipation de la recherche du service d’accueil optimal sur le transport ; la logique anglo-saxonne de « scoop and run » (charger et rouler) qui priorise l’évacuation la plus rapide possible vers le centre hospitalier le plus proche ou lié par contrat.

Deux programmes expérimentaux

Dans ce contexte de séparation ancienne et d’opposition d’influences, trouver des points communs de fonctionnement entre les institutions sociales et la médecine d’urgence préhospitalière françaises apparaît complexe. Il est toutefois intéressant de notifier l’existence d’un projet des Drs Suzanne ­Tartière et Xavier Emmanuelli illustrant la démarche de l’« aller vers ». Dans les années 2010, ces deux médecins du Samu de Paris ont financé, sur fonds privés, un poste d’assistant social et une équipe mobile médico-sociale afin de répondre aux 30 % d’appels pour motifs médico-sociaux reçus au centre de réception et de régu­lation des appels du 15 (et pallier la volonté du Samu social de restreindre son activité aux sans-­domicile).11 Malheureusement, ce programme n’a pas été pérennisé.
Depuis 2018, le bureau études et prospectives de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a initié un programme de signalement de leurs interventions de secours aux personnes revêtant un caractère social. Ce dépistage « hors les murs », indépendant des missions propres de l’activité du secours et des soins d’urgence aux personnes, permet la transmission d’informations aux services sociaux du département afin d’offrir une réponse adaptée aux personnes en situation de détresse sociale.

Transposition possible à la médecine d’urgence préhospitalière

Xavier Emmanuelli a fait preuve d’une volonté symbolique de rapprocher ces deux institutions qui s’inscrit a fortiori dans un cadre politique national. En effet, la révision générale des politiques publiques a abouti en 2009, via la loi dite Hôpital, patients, santé et territoires, à la création des agences régionales de santé (ARS) dont un des objectifs est le décloisonnement territorial entre médecine curative, médecine préventive et prise en charge médico-­sociale. La logique de l’« aller vers » est présente dans le programme régional d’accès à la prévention et aux soins### 2018-2022 (Praps) de nombreuses ARS, mais, de fait, elle est limitée à l’aide médico-sociale dédiée aux personnes en situation de grande précarité ou d’exclusion. Cependant, il semble exister une volonté de transposer la philosophie d’action de l’« aller vers » au champ de la prévention sanitaire : la revue La Santé en action, éditée par Santé publique France, publiait en décembre 2021 un numéro intitulé « Aller-vers » pour promouvoir la santé des populations.12 L’ARS d’Île-de-France y consacrait une infolettre en novembre 2022.13 Il s’agirait ainsi d’une transposition des logiques, à la suite du rapprochement institutionnel, en faveur de la vision globale de la santé défendue par l’Organisation mondiale de la santé.#### La transition d’un fonctionnement « hors les murs » vers une logique globale de l’« aller vers » nous semble possible et bénéfique dans le champ médical, et les organisations d’interface que sont les Samu en font des acteurs hospitaliers privilégiés. Si cette transformation sort du cadre d’intervention clinique du service, elle peut aisément s’intégrer dans une stratégie institutionnelle proactive d’ouverture à trois niveaux segmentaires : les requérants, les effecteurs£ et les institutions partenaires.

Requérants

Le premier niveau relève en partie de la démocratie en santé,14 pilier majeur de l’ordre négocié.15 Dans cette perspective, le Samu pédiatrique de Paris a la volonté d’impulser la création d’associations d’usagers des soins d’urgence et de réanimation, véritables garantes du respect des droits des requérants et de la qualité du système de soins. Cependant, l’activité particulière des Samu-Smur implique également une redevabilité auprès des requérants potentiels et non uniquement des usagers ; impliquer des représentants des associations de parents des crèches, des établissements d’enseignement et des unions départementales des associations familiales (Udaf) dans les stratégies du service semble pertinent.
Un autre exemple de proactivité est l’implication des Samu dans le programme « Apprendre à porter secours » du ministère de l’Éducation nationale. Ainsi, l’Association des professionnels des Smur pédiatriques de Paris s’engage auprès des écoliers pour la prévention des accidents de la vie courante, la sensibilisation aux différentes chaînes de secours ainsi qu’aux gestes qui sauvent (par exemple avec la cocréation du podcast de Marine Baousson Petit vulgaire : Apprendre à porter secours).16
Enfin, rejoindre le programme de repérage social de la BSPP citée plus haut serait un engagement pour l’« aller vers » permettant également une optimisation des ressources interservices.

Effecteurs

Le Samu dispose d’un éventail de moyens pour réaliser sa mission d’aide médicale. Une démarche proactive est indispensable pour développer des projets et entretenir des liens durables avec ces multiples effecteurs afin d’assurer une bonne qualité sans rupture des parcours de soins.
Au Samu pédiatrique de Paris, cette démarche a été initiée auprès de la BSPP, mais les liens avec les autres effecteurs, notamment la médecine libérale,££ sont encore peu développés.
La recrudescence préoccupante des appels étiquetés psychiatriques nécessite une réflexion à la fois médicale et sociale autour de leur prise en charge. La faible (voire contre-) productivité17 des réponses disponibles au centre 15 encourage à aller vers les professionnels des centres médico-psychologiques (CMP) et autres structures locales voisines£££ pour réfléchir ensemble à la création de solutions adaptées.

Institutions partenaires

Le troisième niveau correspond aux institutions extrahospitalières. La majorité des enfants est regroupée la journée au sein d’institutions telles que les crèches, puis les établissements d’enseignement, qui sont susceptibles de recourir au 15.££££ Depuis plusieurs mois, le Samu pédiatrique de Paris s’implique par la mise à disposition de son expertise technique et scientifique afin d’optimiser l’organisation des secours et soins d’urgence dans les crèches de la Ville de Paris. Les conseils sur la révision du contenu de la trousse de secours et la rédaction d’un livret des prises en charge des urgences médicales, mis à disposition des médecins régulateurs du Samu, permettront un meilleur accompagnement des professionnels de la petite enfance et une fluidification des échanges d’information en situations d’urgence. Poursuivre le développement de projets locaux coconstruits avec les services de santé des collectivités locales et les services de protection maternelle et infantile (PMI) permettrait sans doute d’améliorer l’efficacité des institutions (dont les Samu) et l’optimisation de leurs ressources. Dès janvier 2023, nous avons à ce titre proposé à la Mairie de Paris la création d’un conseil de santé pédiatrique (à l’image des conseils locaux de santé mentale), espace de concertation et de coordination entre les élus, les services administratifs, les professionnels de santé et les Parisiens.
La médecine, a fortiori une médecine « hors les murs », n’est pas une science mais un champ d’application des sciences, qu’elles soient « dures » ou sociales. Les réformes des études de santé montrent l’évolution des mentalités en ce sens, avec la création des licences avec option « accès santé » (LAS) en 2020. Une démarche d’« aller vers » les laboratoires de recherche en sciences sociales par la création d’une plateforme d’interface permettrait de coordonner les intérêts de la médecine d’urgence préhospitalière avec ceux des chercheurs.

Transposition de l’« aller vers » de l’action sociale à la médecine d’urgence

Ainsi, malgré une confusion autour du sens d’« aller vers » et une divergence historique entre le social et le médical, nous avons pu avancer quelques pistes pour transposer la logique de l’« aller vers » de l’action sociale à la médecine d’urgence préhospitalière. Cela nécessite cependant de repenser l’identité et la culture des Samu-Smur en les orientant vers une politique institutionnelle proactive d’ouverture transversale et de collaboration suscitant, il faut l’espérer, l’enga­gement pluriprofessionnel et la participation des populations. Cette transformation est initiée au Samu pédiatrique de Paris. 
* Xavier Emmanuelli, médecin anesthésiste-réanimateur, a notamment travaillé au Samu. Cofondateur de Médecins sans frontières, il a créé le Samu social de Paris fin 1993 avant d’être nommé secrétaire d’État chargé de l’Action humanitaire d’urgence (1995-1997).** Le territoire de Paris compte deux structures mobiles d’urgence et de réanimation (Smur) dédiées exclusivement à la pédiatrie (patients de 0 à 15 ans révolus selon l’organisation de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris) ; ils sont situés à l’hôpital Necker-Enfants malades (Paris 15e) et à l’hôpital Robert-Debré (Paris 19e). Leur régulation est fonctionnellement séparée de celle des adultes, puisqu’elle est assurée uniquement par des pédiatres, mais siège au sein du centre de réception et de régulation des appels du centre 15 du Samu de Paris à l’hôpital Necker-Enfants malades.*** Philippe Warin est docteur en sciences politiques, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Il a cofondé l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore). Il a piloté un groupe de travail sur l’« aller vers » dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.**** Cyprien Avenel est sociologue à la mission d’analyse stratégique et prospective de la Direction générale de la cohésion sociale. Il enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’École nationale supérieure de la Sécurité sociale.# Cette logique trouve ses origines dans le settlement nord-américain, technique d’immersion longue dans les milieux de vie des populations auxquelles le travailleur social souhaite porter assistance. Elle a également fréquemment été utilisée en recherche par les sociologues interactionnistes dits de l’École de Chicago.## Excepté au Royaume-Uni où le service public d’ambulances du National Health Service (NHS) détient le monopole.### Le Praps constitue l’un des trois volets des projets régionaux de santé rédigés tous les cinq ans par les ARS. Il est spécifiquement dédié aux publics démunis ou en situation de vulnérabilité sociale.#### L’Organisation mondiale de la santé définit cette dernière comme « un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ».£ Lorsqu’un moyen (médecin libéral, transport sanitaire, équipe de secouristes, équipe médicalisée préhospitalière) est engagé par le médecin régulateur du Samu, il est nommé « effecteur » de l’aide médicale urgente.£ £ Par exemple, SOS Médecins, les urgences médicales de Paris et les centres pluriprofessionnels territoriaux de santé (CPTS).£££ Par exemple, les centres d’adaptation psychopédagogique (Capp) de la santé scolaire de la Ville de Paris ou les conseils locaux de santé mentale (CLSM). Sur ce sujet, nous avons également contacté la directrice académique des services de l’Éducation nationale de Paris.££££ Une étude dite en équipe de soins (non publiée) sur les appels au 15 par les crèches et les établissements d’enseignement au Samu de Paris a été réalisée par l’auteur ; son résumé a fait l’objet d’une communication au congrès de la Société française de pédiatrie en 2023 et est disponible sur la page LinkedIn de l’auteur. https://vu.fr/qlNRw
Références
1. Délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté du ministère de la Santé et des Solidarités. Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté 2018, p. 38-40.
2. Baillergeau E, Grymonprez H. « Aller-vers » les situations de grande marginalité sociale, les effets sociaux d’un champ de pratiques sociales. Revue française des affaires sociales 2020;2:117-36.
3. Avenel C, Bourque D (dir.). Les nouvelles dynamiques du développement social. Champ social, 2017, 33.
4. Laville JL, Salmon A. Pour un travail social indiscipliné. Participation des citoyens et révolution des savoirs. Érès, 2022.
5. Bacque MH, Biewener C. L’empowerment, une pratique émancipatrice ? La Découverte, 2015.
6. Balazard H. Agir en démocratie. L’Atelier 2015, 28.
7. Emmanuelli X. « Aller vers » les grands exclus : la création du Samu social. Rhizome, 2018.
8. Marx JS, Rahmouni E, Guillard O. Une équation pour mesurer l’urgence ? Site internet du Centre de réflexion sur les actions et les savoirs humanitaires (Crash) de Médecins sans frontières (MSF France). 8 décembre 2022.
9. Bergeron H, Castel P. Sociologie politique de la santé. Presses universitaires de France, 2018.
10. Wanecq CA. Sauver, protéger et soigner : une histoire des secours d’urgence en France (années 1920-1980) [thèse de doctorat]. Paris, Science Po, 2018.
11. Tartière S, Emmanuelli X. En cas d’urgence, faites le 15. Albin Michel, 2015, p.151-95.
12. La santé en action. « Aller-vers » pour promouvoir la santé des populations. Décembre 2021, n° 458.
13. Agence régionale de santé d’Île-de-France. L’aller-vers, une démarche de santé publique. Infolettre n° 72, 7 avril 2022.
14. Saout C. La démocratie en santé. Comprendre et s’engager. Presses de l’EHESP, 2022.
15. Strauss A. La trame de la négociation. L’Harmattan, 1992.
16. Podcast Petit Vulgaire: apprendre à porter secours. 2 août 2023. 18 min. https://play.acast.com/s/vulgaire/petit-vulgaire-apprendre-a-porter-secours
17. Illitch I. Nemesis médicale. L’expropriation de la santé 1981. Seuil, 1992.

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Résumé

La démarche de l’« aller vers » est devenue le nouveau paradigme de l’action sociale. Avec la création des agences régionales de santé, le décloisonnement entre médecine curative, médecine préventive et prise en charge médico-sociale s’accélère. La volonté politique de transposer les outils du social au champ médical nécessite de lever la confusion entre les logiques de l’« aller vers » (du Samu social) et du « hors les murs » (du Samu). D’autant que les Samu, en tant qu’organisations d’interface, sont des acteurs hospitaliers privilégiés pour ce décloisonnement. La démarche initiée par le Samu ­pédiatrique de Paris montre que cette transposition est possible, aussi bien au niveau individuel qu’au niveau institutionnel.