Les critères de Fowler sont les plus utilisés pour définir le caractère asymptomatique des infections congénitales à cytomégalovirus (CMV). Parmi les formes symptomatiques à la naissance, les séquelles neurosensorielles sont par ordre de fréquence : les troubles de l’audition par dysfonctionnement cochléaire au niveau de l’oreille interne ; les troubles vestibulaires par aréflexie vestibulaire res­ponsable de troubles du développement avec retard des acquisitions motrices ; les troubles neurologiques qui concernent les fonctions motrice, cognitive, relationnelle et comporte­mentale ; les troubles du spectre autistique ; l’atteinte de la fonction visuelle dominée par la choriorétinite. Les facteurs prédictifs de survenue de ces différentes séquelles sont des facteurs anténatals (âge gestationnel de survenue de l’infection maternelle et du pas­sage transplacentaire, données de l’imagerie cérébrale) et post-natals (éléments cliniques, charge virale sanguine néonatale, imagerie cérébrale postnatale).

Le traitement repose sur le ganciclovir et sa prodrogue le valganciclovir, molécules les plus utilisées permettant une diminu­tion de la charge virale. En revanche, les indications de traitement ne sont pas consensuelles ; les seules indications ad­mises sont le traitement du nouveau-né infecté ayant une atteinte du système nerveux central, les formes systémiques évolutives, les choriorétinites évolutives. La possibilité de voir apparaître des déficits auditifs retardés impose la surveillance de tous les nouveau-nés infectés au cours de la petite enfance en particulier par des tests auditifs et un examen neurodéveloppemen­tal. La surveillance doit être poursuivie jusqu’à l’âge de 4 à 7 ans chez les enfants asymptomatiques à la naissance, jusqu’à l’âge adulte en cas d’atteinte auditive.

Jean-François Magny, pédiatrie et réanimation néonatales, hôpital Necker-Enfants malades, Paris

1er octobre 2019