La stéatose hépatique métabolique (anciennement NAFLD, pour Non-Alcoholic Fatty Liver Disease) est une maladie chronique peu ou pas symptomatique deux fois plus fréquente chez les diabétiques de type 2 (55 %) qu’en population générale (25 %) ; environ 20 % des NAFLD évoluent vers une stéatohépatite, qui en est la forme agressive caractérisée par la présence d’une infiltration de cellules inflammatoires (anciennement NASH, pour Non-Alcoholic Steatohepatitis), avec un risque accru d’évolution vers une fibrose voire une cirrhose.
Afin d’explorer l’impact des différentes classes d’antidiabétiques sur la NAFLD, des chercheurs sud-coréens ont mené une étude de cohorte rétrospective sur 80 178 patients (58,5 ± 11,9 ans ; 46,4 % de femmes). Ces derniers étaient inclus s’ils étaient âgés de 19 ans ou plus, souffraient à la fois de NAFLD et de diabète de type 2 et étaient en début de traitement antidiabétique : metformine associée à des gliflozines, ou à des thiazolidinediones, ou à des gliptines, ou à des sulfamides hypoglycémiants. Le traitement devait avoir était suivi plus de 80 % des jours pendant 90 jours consécutifs, entre octobre 2014 et décembre 2018.
Le critère de jugement principal était la régression de la NAFLD, définie comme une division par plus de 2 de l’indice de stéatose hépatique par rapport au début du traitement. Les critères secondaires comprenaient un composite d’événements hépatiques : hospitalisation ou mortalité liée à une maladie du foie, greffe de foie, hépatocarcinome.
Les résultats sont parus en février dans le JAMA Internal Medicine. Sur les 80 178 patients analysés, 11,8 % ont reçu des gliflozines, 2,7 % des thiazolidinediones, 69,0 % des gliptines et 16,5 % des sulfamides. Les quatre groupes avaient des caractéristiques similaires. En tout, 4 102 patients ont connu une régression de leur NAFLD. En utilisant des hazard ratio ajustés, les chercheurs ont trouvé que les gliflozines étaient associées à une meilleure régression de la NAFLD que les autres antidiabétiques. Ils étaient également associés à une moindre incidence d’événements indésirables hépatiques que les sulfamides.
Les auteurs en déduisent qu’en cas de diabète de type 2 avec NAFLD, les médecins devraient choisir de préférence de prescrire des gliflozines en association avec la metformine.