La détection de l’ADN viral du cytomégalo­virus (CMV) par PCR dans le liquide am­niotique, réalisée à partir de la 17e semaine d’aménorrhée et au moins 8 semaines après l’infection maternelle, est la seule méthode permettant le diagnostic de certitude de l’in­fection du foetus qui excrète alors le virus dans ses urines. Lorsqu’un foetus est infecté par le CMV, les objectifs sont de prédire le pronostic à la naissance et le risque de séquelles à long terme. La perte d’acuité auditive, uni- ou bilatérale, variable dans son intensité, est l’expression clinique néonatale la plus fréquente de l’infection. La gravité de l’infection foetale repose sur l’âge gestation­nel lors de l’infection maternelle et, à l’écho­graphie foetale, sur la découverte fortuite d’une image échographique évocatrice ou compatible avec le diagnostic. L’IRM foetale est devenue incontournable dans l’évalua­tion du pronostic de l’infection particulièrement pour l’examen du cerveau foetal : sulcation, lissencéphalie, polymicrogyries. Ainsi, les foetus infectés peuvent être classés en trois catégories : asymptomatiques ; grave­ment symptomatiques avec des anomalies échographiques ou IRM cérébrales graves pouvant justifier une interruption de gros­sesse si elle est demandée ; peu symptoma­tiques imposant une surveillance échogra­phique bimensuelle afin de ne pas méconnaître l’apparition de lésions cérébrales graves. Aucune séquelle neurosensorielle n’est associée à une infection maternelle après le 1er trimestre. Les infections prouvées du 1er trimestre peuvent bénéficier d’un traite­ment antiviral par valaciclovir pendant toute la grossesse en attendant la commer­cialisation du letermovir.

Yves Ville, obstétrique, imagerie et médecine foetale, hôpital Necker-Enfants malades, Paris

1er octobre 2019