En cas d’insuffisance rénale chronique (IRC), la dialyse péritonéale (DP) est sûre et fiable. Dans de nombreux pays, sa prescription reste marginale malgré des arguments en sa faveur ; en effet, il s’agit d’une technique à domicile qui permet notamment de mieux préserver la fonction rénale résiduelle, le capital vasculaire et la fonction cardiaque. Cette option est préférable pour les sujets jeunes en attente de transplantation rénale ou pour certains sujets âgés (âge moyen des patients en dialyse péritonéale en France : 72 ans [59-75 ans]), diabétiques (44 %) ou qui ont des atteintes polyartérielles. Il convient en effet de choisir pour chaque personne la meilleure modalité de traitement en fonction de son profil clinique, psychologique, socio-familial et de son choix lors de l’information prédialyse (proposée à tous dès le stade 4 de la maladie rénale chronique [MRC4]). Enfin, les avantages économiques de cette modalité de traitement pour l’Assurance maladie pourraient inciter à la développer. Les objectifs du schéma régional d’organisation des soins (SROS), annoncés dès 2010 et qui prévoyaient que 15 % des malades dialysés seraient traités par DP, n’ont pas été atteints. Pourtant, d’importants obstacles concernant ce projet avaient été cernés, qu’ils soient d’ordre clinique, psychologique, sociétal, financier, en rapport avec des réticences du corps médical ou des défauts organisationnels (mise en place de réseaux de soins néphrologiques). Un certain nombre de ces freins ont été levés, mais force est de constater que le taux de pénétration de la DP dans le monde est très variable : Hong Kong 70 %, Mexique 60 à 70 %, Suède, Pays-Bas et Royaume Uni 11 %, Espagne et France 6 %(soit 3 000 patients pour 50 000 en hémodialyse), où la prise en charge est disparate (DP plus développée dans le Grand Est, en Basse-Normandie, en Auvergne et en Franche-Comté qu’en Île-de-France par exemple).Belkacem Issad, néphrologie, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris
19 octobre 2021