La place de l’interventionnel dans la dissection aortique se pose du fait que cette affection est une catastrophe en matière de morbi-mortalité (rupture), que la survie est liée à la prise en charge chirurgicale précoce de l’aorte ascendante, et que, dans les types A opérés et les types B, le pronostic semble dépendre de l’absence d’ischémie viscérale et de la thrombose du faux chenal. Les objectifs du traitement vasculaire à la phase aiguë sont : à court terme, la couverture de la porte d’entrée principale, la levée des malperfusions en rétablissant le flux dans les artères cibles, et la prévention de la rupture aortique en diminuant la pression dans le faux chenal ; à moyen et long terme, la prévention de la survenue d’un anévrisme thoraco-abdominal, et le remodelage aortique par thrombose du faux chenal. Une étude d’éligibilité à une approche endovasculaire a été réalisée sur 217 patients entre 2009 et 2016 ; elle a montré que 51 % étaient éligibles (121exclus en raison de l’absence de tomodensitométrie ou d’une qualité insuffisante de cet examen) et que 26 % (40 % des plus de 80ans) avaient une anatomie permettant un traitement endovasculaire. En conclusion : il est nécessaire de bien identifier les causes de la malperfusion (dynamique, statique) ; la chirurgie doit être première, sauf exception (patient inopérable) ; il importe de développer un matériel dédié aux approches de l’aorte ascendante.
Fadi Farhat, chirurgie cardiovasculaire de l’adulte et transplantation cardiaque, hôpital Louis-Pradel, Hospices civils de Lyon, Bron
17 septembre 2019