Les lymphomes Tcutanés représentent un groupe hétérogène de lymphomes rares débutant et prédominant au niveau de la peau. Les plus fréquents sont le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary. Il n’existe malheureusement pas actuelle­ment de traitement curatif de ces lym­phomes Tcutanés épidermotropes aux stades avancés chez lesquels la survie est diminuée. Divers anticorps monoclonaux humanisés sont disponibles, tels que le brentuximab (dirigé contre la molécule CD30) et le mogamulizumab (dirigé contre CCR4) qui ont fait preuve d’efficacité mais au prix d’effets indésirables importants. IPH4102 est un nouvel anticorps monoclo­nal humanisé dirigé contre le récepteur natural killer KIR3DL2/CD158k. KIR3DL2 est exprimé par les lymphocytes tumoraux de 85 % des lymphomes T cutanés, en par­ticulier les syndromes de Sézary et les my­cosis fongoïdes au stade avancé. La tolé­rance et l’efficacité de cette biothérapie ont été étudiées dans un essai multicentrique international « first in human » de phase I/II. Les malades inclus étaient atteints de lymphomes T cutanés en rechute ou réfrac­taires après au moins deux lignes de traite­ments systémiques, et exprimant KIR3DL2 dans la peau et/ou le sang. Cette étude a montré la très bonne tolérance de cet anti­corps ciblé, et des résultats d’efficacité très prometteurs, particulièrement chez les malades ayant un syndrome de Sézary.

Martine Bagot, service de dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris

25 juin 2019

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