Aux États-Unis, le rappel vaccinal (3e dose de Pfizer) a été autorisé en décembre 2021 pour les 16-17 ans et en janvier pour les 12-15 ans, dès 5 mois après primovaccination. Depuis, et jusqu’au 20 février 2022, 2,8 millions de doses de rappel ont été administrées à des adolescents.
Les données sur les effets indésirables analysées dans le dernier rapport épidémiologique hebdomadaire des Centers for Disease Control (CDC) sont issues de deux systèmes de surveillance : V-safe, système de surveillance active où les personnes rapportent via smartphone des effets indésirables survenus dans la semaine suivant la vaccination (les données peuvent ne pas être représentatives de l’ensemble de la population) et le VAERS (Vaccine Adverse Event Reporting System), qui concerne la pharmacovigilance de tout événement indésirable rapporté après une vaccination – en lien ou non avec celle-ci.
Pendant la période considérée, 3 418 adolescents ayant reçu un rappel (sur près de 3 millions) se sont inscrits sur V-safe. Parmi eux, 82 % ont rapporté des réactions locales et 78 % des réactions systémiques dans la semaine suivant le rappel, généralement légères à modérées et transitoires, et les plus souvent rapportées le jour suivant l’administration de la dose. Douleur au point d’injection (80 %), fatigue (59 %), céphalées (56 %), myalgies (46 %) étaient les réactions les plus fréquentes, semblables à celles observées après le rappel chez les plus de 18 ans. Par rapport à la 2e dose, les réactions locales étaient un peu plus fréquentes (82 % vs 78 %) et les réactions systémiques avaient une fréquence similaire (77,8 % vs 77,2 %).
Le VAERS a reçu, quant à lui, 914 rapports d’événements indésirables après la dose de rappel chez les 12-17 ans, dont 92 % étaient non graves et généralement similaires à ceux observés après primovaccination. Les plus fréquents étaient vertiges (12 %) et syncopes (10 %) ; 14 % des événements non graves étaient signalés comme des « erreurs de stockage de produit ».
Les myocardites représentaient la majorité (61 %) des événements graves. Parmi les 47 cas signalés, 32 ont été confirmés – tous chez des garçons, 27 ayant nécessité une hospitalisation, aucune mort n’a été rapportée –, ce qui correspond à un taux de 11,4 par million de doses administrées, inférieur à celui observé après la 2e dose (70,7 par million de doses chez les garçons de 12-15 ans et 105,9 par million chez les 16-17 ans).
En France, les données de pharmacovigilance sur la dose de rappel chez les 12-17 ans ne sont pas encore disponibles. En effet, même si le dernier rapport de l’ANSM à propos des injections de rappel concerne les vaccinations effectuées jusqu’au 3 février (date à laquelle plus de 400 000 adolescents avaient bien reçu une dose de rappel), les données qui y sont consignées ne permettent pas de savoir précisément le nombre ni la nature des événements indésirables survenus dans cette tranche d’âge : 25 événements indésirables graves sont rapportés chez les personnes de moins de 20 ans, mais sans autre précision. De même, si 5 cas de myocardite et 4 de péricardite post-rappel sont signalés chez les moins de 20 ans dans ce même rapport, ces chiffres ne concernent que les injections effectuées au 19 janvier 2022 (soit avant l’ouverture de la campagne de rappel à tous les 12-17 ans – hors personnes à risque – le 24 janvier).
Laura Martin Agudelo, La Revue du Praticien
Pour en savoir plus :
Hause AM, Baggs J, Marquez P, et al. Safety Monitoring of COVID-19 Vaccine Booster Doses Among Persons Aged 12–17 Years — United States, December 9, 2021 – February 20, 2022. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2022;71(9):347–51.
ANSM. Enquête de pharmacovigilance du vaccin Pfizer – BioNTech Comirnaty. Focus mensuel n° 5 : situations spécifiques jusqu’au 3 février 2022. 18 février 2022.