Un patient de 23 ans, sans antécédents d’eczéma, de dyshidrose ni notion de terrain atopique, consulte pour des lésions vésiculobulleuses palmoplantaires. Celles-ci évoluent depuis trois semaines et sont associées à un prurit intense sans notion d’application ou d’utilisation de substances pouvant être incriminées. L’examen dermatologique note la présence de multiples lésions très prurigineuses, vésiculeuses pour certaines et bulleuses pour d’autres, de grande taille, reposant sur une peau érythémateuse. Ces bulles, à contenu clair, sont flasques et se rompent facilement, et certaines sont multiloculées, siégeant au niveau des deux faces des mains et des pieds (fig. 1), en bilatéral sans signes de surinfection. Le diagnostic clinique d’un eczéma dyshidrosique palmoplantaire inaugural dans sa forme bulleuse est retenu. Le patient a été mis sous dermocorticoïdes de classe forte, associés à l’application d’un spray asséchant, et à l’aspiration quotidienne des bulles en gardant leur toit. L’évolution a été marquée par un assèchement des lésions après huit jours de traitement (fig. 2).

La dyshidrose, relativement fréquente (1 % des consultations en dermatologie), pose peu de problèmes de diagnostic, mais l’étiologie n’est pas toujours retrouvée et il demeure des incertitudes sur le plan physiopathologique. Cette pathologie est bénigne mais récidivante et devient handicapante du fait de la gêne fonctionnelle.1
La dishydrose, également appelée eczéma dishydrosique, est une pathologie inflammatoire vésiculeuse très prurigineuse touchant les mains et les pieds. Son mécanisme exact est mal élucidé.2 Il existe plusieurs facteurs de risque pouvant être incriminés, notamment la dermatite atopique, l’exposition à des allergènes, les onychomycoses, etc.3 Cliniquement, on observe une éruption vésiculeuse intensément prurigineuse au niveau des mains et des pieds, en particulier sur les faces latérales et dorsales des doigts. Les vésicules peuvent fusionner et donner une forme bulleuse de dishydrose. Le diag­nostic est clinique et une biopsie cutanée est rarement nécessaire. La gravité peut être évaluée à l’aide du score DASI (dyshidrotic eczema area and severity index).
Le traitement repose essentiellement sur les dermocorticoïdes et les inhibiteurs de la calcineurine. On a parfois recours aux corticoïdes systémiques, à la PUVAthérapie, à la toxine botulique. Le traitement est considéré comme réfractaire lorsqu’il n’y a pas d’amélioration après deux à quatre semaines de traitement adéquat.

Références

1. Charlton PV. Vesico-bullous rash caused by pompholyx eczema. BMJ Case Rep. 2012 Jan 18;2012:bcr1120115135.
2. Wollina U. Pompholyx: A review of clinical features, differential diagnosis, and management. Am J Clin Dermatol 2010;11(5):305-14.
3. Amouri M, Marerekchi S, Masmoudi A, Loumi Y, Turki H. Dysidrose : étude étiologique et apport des tests épicutanés. Revue française d’allergologie et d’immunologie clinique 2008;48(2):62-6.

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