La myopathie de Duchenne est une des dystrophies musculaires les plus fréquentes (250 000 personnes dans le monde) ; elle résulte de mutations dans le gène de la dystrophine, le plus grand gène connu du génome humain. Les traitements actuels et une prise en charge de plus en plus précoce ont permis de sensiblement améliorer la qualité de vie et le pronostic des patients atteints par cette myopathie. Ces traitements sont cependant, pour la plupart, symptomatiques, et certains ont des effets indésirables notables. Plusieurs nouvelles approches thérapeutiques sont actuellement explorées, offrant de nouvelles perspectives et de nouveaux espoirs. Elles visent davantage à s’attaquer aux fondements génétiques de la maladie en ciblant le gène de la dystrophine ou en intervenant au niveau des mécanismes de régénération cellulaire. Des spécialités pharmaceutiques innovantes ont récemment reçu une AMM en Europe ou aux États-Unis. Pour le moment, les bénéfices cliniques obtenus sont encore modestes, mais ils font la démonstration de la pertinence des différents concepts envisagés qui pourraient, à terme, être optimisés. D’ailleurs, pour d’autres maladies neuromusculaires, certaines de ces approches ont abouti : il en est ainsi de la thérapie génique par vecteurs AAV (onasemnogene abeparvovec) ou encore de l’utilisation d’OAN (nusinersen) pour le traitement de l’amyotrophie spinale. Finalement, pour le traitement de la myopathie de Duchenne, les combinaisons des différentes classes thérapeutiques sont envisageables : par exemple, les thérapies correctrices des atteintes génétiques peuvent être additionnées de traitements antifibrotiques, pour la stimulation de la régénération musculaire et la réduction des conséquences métaboliques de la maladie.Tristan Montier, université de Bretagne occidentale, Inserm, EFS, UMR 1078 ; service de génétique médicale et biologie de la reproduction, Centre de référence des maladies rares « Maladies neuromusculaires », CHRU de Brest
23 février 2021