Des auteurs issus de diverses disciplines signent ce riche ouvrage collectif mettant en lumière la complexité de la fatigue : plainte fréquente s’il en est (un consultant sur cinq en médecine générale), elle est ici explorée selon plusieurs grands axes, autour de notions telles que la vulnérabilité, le combat et le conflit, la satiété, la révolte ou l’ennui.
Philippe Zawieja, psychosociologue, introduit le propos, traitant de la phatique – qui désigne les expressions « qui servent à établir, prolonger ou interrompre la communication » – de la fatigue : « Si la fatigue parvient à jouer un rôle phatique en dépit du contenu émotionnel (…) qu’elle charrie, c’est parce qu’elle est, dans le discours contemporain, devenue capable d’agréger diverses caractéristiques qui neutralisent le risque lié audit contenu émotionnel en la transformant en "sujet sûr". »
Facteur de qualité de vie pour les soignants, étudiée à travers le prisme de l’engagement du corps dans le processus de production pour les sociologues, souvent considérée comme une caractéristique primordiale de la condition humaine face à la déité pour les philosophes, elle est, en littérature, assimilable au spleen, au pessimisme, à l’ennui, à la décadence, au voyage, à la guerre, à la quête identitaire... Les œuvres de Sartre, Flaubert, Gide, Bauchau, Beckett, Šindelka, Barbeau … sont ainsi explorées avant qu’ Ana Isabel Correia Martins, professeure de lettres classiques et humanités à l’université de Coimbra (Portugal), ne fasse écho à une récente pandémie dans le chapitre « Journal de la peste : un scénario apocalyptique » : « La fatigue est partout, du physique au psychologique, de l’intime au collectif, du littéral au métaphorique, sa rhétorique et son discours ont des buts divers, dans les récits politiques, philosophiques, médicaux et littéraires. La pandémie nous a mis au défi de tisser et relier tous ces domaines entre eux. La fatigue est séparatrice, nous éloigne du collectif (…). La pandémie nous a obligés à connaître les limites de nos corps et nos faiblesses et comment un épuisement du sens peut paradoxalement nous aider à mieux nous connaître nous-mêmes. »
Et c’est bien ce que cet ouvrage permet : nous aider à mieux nous connaître, au travers de la lecture éclairante de grands auteurs et de notre société contemporaine.
Philippe Zawieja, psychosociologue, introduit le propos, traitant de la phatique – qui désigne les expressions « qui servent à établir, prolonger ou interrompre la communication » – de la fatigue : « Si la fatigue parvient à jouer un rôle phatique en dépit du contenu émotionnel (…) qu’elle charrie, c’est parce qu’elle est, dans le discours contemporain, devenue capable d’agréger diverses caractéristiques qui neutralisent le risque lié audit contenu émotionnel en la transformant en "sujet sûr". »
Facteur de qualité de vie pour les soignants, étudiée à travers le prisme de l’engagement du corps dans le processus de production pour les sociologues, souvent considérée comme une caractéristique primordiale de la condition humaine face à la déité pour les philosophes, elle est, en littérature, assimilable au spleen, au pessimisme, à l’ennui, à la décadence, au voyage, à la guerre, à la quête identitaire... Les œuvres de Sartre, Flaubert, Gide, Bauchau, Beckett, Šindelka, Barbeau … sont ainsi explorées avant qu’ Ana Isabel Correia Martins, professeure de lettres classiques et humanités à l’université de Coimbra (Portugal), ne fasse écho à une récente pandémie dans le chapitre « Journal de la peste : un scénario apocalyptique » : « La fatigue est partout, du physique au psychologique, de l’intime au collectif, du littéral au métaphorique, sa rhétorique et son discours ont des buts divers, dans les récits politiques, philosophiques, médicaux et littéraires. La pandémie nous a mis au défi de tisser et relier tous ces domaines entre eux. La fatigue est séparatrice, nous éloigne du collectif (…). La pandémie nous a obligés à connaître les limites de nos corps et nos faiblesses et comment un épuisement du sens peut paradoxalement nous aider à mieux nous connaître nous-mêmes. »
Et c’est bien ce que cet ouvrage permet : nous aider à mieux nous connaître, au travers de la lecture éclairante de grands auteurs et de notre société contemporaine.