L’électroconvulsivothérapie (ECT) est une technique de neuromodulation cérébrale, utilisée en psychiatrie depuis plus de quatre-vingts ans. Elle consiste en la réalisation, sous anesthésie générale, d’un stimulus électrique cérébral, le plus souvent bilatéral, appliqué par deux électrodes placées au contact de la peau du patient. La stimulation a pour objectif de créer une crise convulsive généralisée et contrôlée de quelques secondes sous surveillance électroencéphalographique. En France, on estime que 1 % environ des patients hospitalisés en psychiatrie ont bénéficié d’un traitement par ECT, dont les indications principales sont les troubles de l’humeur et les troubles entrant dans le spectre de la schizophrénie.L’ECT doit être envisagée en première intention dans des situations d’urgence comme certains syndromes catatoniques où le risque suicidaire est élevé. Hormis ces situations d’urgence, elle est considérée par les sociétés savantes comme une thérapeutique de deuxième ou de troisième ligne selon les indications.Dans les troubles de l’humeur (dépression), l’ECT a une action thymorégulatrice et permet d’obtenir une amélioration dans 80 % des cas, une rémission dans 60 % des épisodes dépressifs, une amélioration de la qualité de vie, une diminution de la mortalité et une réduction du nombre des réhospitalisations. Dans les troubles bipolaires de type 1, l’ECT permet une diminution plus importante des symptômes maniaques par rapport au traitement usuel, mais avec un niveau de preuve modéré. Dans la schizophrénie, elle est recommandée en seconde intention, pour les patients n’ayant pas répondu au traitement antipsychotique bien conduit.La mortalité liée à l’ECT est estimée à environ 2,1 cas pour 100 000. Les événements indésirables les plus fréquents sont les céphalées et les troubles de la mémoire.
Anne Sauvaget, unité de neuromodulation en psychiatrie, CHU de Nantes, France.
31 janvier 2023