La transmission du cytomégalovirus (CMV) se fait par contact rapproché via des liquides biologiques contaminés. En France, la séroprévalence chez les adultes de 15 à 49ans était de 42 % en 2010. Chez les femmes enceintes, la séroprévalence en région parisienne est estimée à 56 %, le taux de séroconversion chez les femmes enceintes séronégatives étant de 1,4 %. Le taux de transmission maternofoetale après une primo-infection maternelle a été estimé à 32 % dans une méta-analyse de la littérature.
Des séquelles neurologiques et auditives surviennent chez 17 à 19 % des nouveau-nés infectés. Le risque est particulièrement élevé pendant le 1er trimestre de la grossesse. Le diagnostic de la primo-infection peut être obtenu par une sérologie (IgG et IgM) au mieux réalisée à 12-13semaines d’aménorrhée. À la naissance, le diagnostic est fait par PCR sur échantillon salivaire ou urinaire prélevé dans les trois premières semaines. Le dépistage systématique du CMV pendant la grossesse n’est pas actuellement recommandé ; si un tel dépistage est réalisé, il doit l’être pendant le 1er trimestre. La détection de l’ADN viral dans le liquide amniotique par PCR est la méthode de référence du diagnostic prénatal de l’infection foetale ; quel qu’en soit le résultat, il devra être confirmé en testant le nouveau-né par une PCR CMV dans la salive ou les urines.
Marianne Leruez-Ville, laboratoire de virologie, centre national de référence des Herpes virus, laboratoire associé infection congénitale à cytomégalovirus, hôpital Necker-Enfants malades, Paris
1er octobre 2019