Cette femme de 41 ans consultait pour des lésions érythémateuses bulleuses bien limitées sur le pouce gauche et le pied droit, avec sensation de brûlure (fig. 1), apparues 1 heure après automédication par céfuroxime pour une bronchite aiguë. Il n’y avait pas d’atteinte muqueuse. La patiente avait eu la même réaction il y a quelques années avec cet antibiotique. La radiographie de thorax, l’hémogramme et la protéine C-réactive étaient normales. L’aspect clinique et la récurrence au même endroit après réexposition étaient en faveur d’un érythème pigmenté fixe. Le céfuroxime était arrêté. Sept jours après, les lésions cutanées étaient en voie de cicatrisation (fig. 2).
L’érythème pigmenté fixe1 est une réaction à un médicament (notamment paracétamol, antibiotiques) caractérisée par sa réapparition au même endroit lors de la réexposition. La lésion est bien limitée, arrondie, érythémateuse, parfois œdémateuse ou bulleuse, unique ou en faible nombre, cutanée ou muqueuse, et apparaît en 30 minutes à 8 heures. Elle disparaît en 7 à 10 jours après arrêt de l’agent causal, laissant une cicatrice hyperpigmentée. Lors de la réexposition, il y a un risque d’évolution vers une forme généralisée, mimant un syndrome de Stevens-Johnson, mais sans atteinte muqueuse et de meilleur pronostic puisque les lésions régressent en 7 à 14 jours après arrêt du médicament responsable.
Références
1. Brahimi N, Routier E, Raison-Peyron N, et al. A three-year-analysis of fixed drug eruptions in hospital settings in France. Eur J Dermatol 2010;20:461-4.