De nombreuses études ont montré l’association entre pollution atmosphérique, particulièrement celle liée aux particules fines, et arrêts cardiaques hors hôpital. En revanche, les publications concernant l’association entre arrêts cardiaques et pollution à l’ozone sont moins nombreuses et discordantes.Le but de cette étude rétrospective (2010-2018) est d’évaluer l’impact d’une pollution aiguë à l’ozone sur les arrêts cardiaques hors hôpital dans la région niçoise ; 557 arrêts cardiaques ont été étudiés. La moyenne d’âge était de 68 ans pour les hommes et de 75 ans pour les femmes ; 90 % des arrêts cardiaques surviennent au domicile, 7,1 % des patients arrivent vivants aux urgences, la survie à 1 mois étant de 5,1 %. Après ajustement avec la température et l’humidité, un risque élevé d’arrêt cardiaque est associé à un niveau élevé d’ozone (odds ratio 1,12 à 2 heures et 1,18 à 24 heures) pour toute augmentation de 10 μg /m3. Une dysfonction du système nerveux autonome semble l’hypothèse causale la plus pertinente. En revanche, il n’a pas été mis en évidence de lien entre taux de particules fines et arrêts cardiaques. Ces résultats sont en accord avec ceux de la littérature.Les SAMU et les services d’urgence devraient connaître en permanence les niveaux du taux d’ozone dans les grandes villes de France, et la population devrait être régulièrement informée.Pierre Gibelin, cardiologie, Nice
1er décembre 2020