Les maladies cardiovasculaires sont la deuxième cause de mortalité en France. L’éducation thérapeutique (ET) permet un meilleur suivi des pathologies chroniques. L’étude d’intervention randomisée et stratifiée ETHICCAR avait pour objectif d’évaluer l’efficacité de l’éducation thérapeutique sur la réduction du risque et de la morbi-mortalité des patients à risque cardiovasculaire par rapport au suivi habituel en médecine générale. Le groupe « ET individuelle » bénéficiait de séances éducatives personnalisées. Le groupe « ET collective » participait à des ateliers éducatifs. Le groupe témoin avait un suivi médical usuel. L’analyse comparait le score de risque et la morbi-mortalité dans les trois groupes. Les résultats montrent que le score de risque avait diminué de manière significative dans le groupe « ET individuelle » à 12 et 24 mois, et dans le groupe « ET collective » à 12 mois. Chez les 153 patients suivis à 1 an et les 104 patients suivis à 2 ans, la variation du score de risque n’était pas significativement différente dans les trois groupes : l’effet de l’éducation individuelle ou collective n’était pas statistiquement démontré. Concernant la morbi-mortalité, le suivi à 5 ans des 171 patients inclus ne montrait pas de différence significative. En conclusion, les contraintes liées à la méthode ont limité le nombre d’inclusions et réduit la puissance de l’étude. La tendance favorable observée dans les groupes interventions, en particulier pour la démarche individuelle, laisse cependant espérer un effet positif de l’éducation thérapeutique du patient. 

Bernard Gay, département de médecine générale, université de Bordeaux 

15 octobre 2019

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