Le pronostic des patients âgés admis en réanimation après un acte chirurgical dépend de l’âge. Il est plus favorable chez les patients de moins de 80 ans, mais il dépend aussi des circonstances, chirurgie urgente ou programmée, et évidemment des facteurs de risque classiques.Dans ce contexte, le Pr Guidet a souligné l’intérêt des outils d’évaluation gériatrique utilisés dans le cadre d’une coopération multidisciplinaire et en particulier du score de fragilité canadien plus performant que le score ASA pour prévoir le risque de mortalité à trente jours et le risque de mise en institution (Ehpad) après la chirurgie. Ce score de fragilité est aussi supérieur à l’âge comme variable prédictive de mortalité.Les patients ayant une chirurgie urgente ont souvent plus de comorbidités, et l’évaluation préopératoire est réalisée dans des conditions plus compliquées nécessitant le recours à des outils faciles à utiliser, robustes et reproductibles. Il est donc nécessaire de réaliser, avant toute intervention programmée, une évaluation gériatrique afin de tenir compte du score de fragilité du patient et de l’inscrire, si nécessaire, dans une filière gériatrique soit à la sortie de la réanimation, soit directement après la chirurgie. Il faut cependant reconnaître qu’une telle évaluation gériatrique est rarement intégrée au parcours de soins en pratique chirurgicale courante.
Bertrand Guidet, hôpital Saint-Antoine, médecine intensive-réanimation, AP-HP, Paris, France
11 octobre 2022