Les exanthèmes maculopapuleux (EMP) sont des événements fréquents caractérisés par un érythème cutané d’apparition brutale et souvent transitoire. Chez l’adulte, les principales causes à rechercher sont la primo-infection VIH (figure), la syphilis secondaire et les toxidermies. La démarche diagnostique repose d’abord sur l’interrogatoire, à la recherche de prises médicamenteuses, de rapports sexuels à risque, de contages infectieux, du statut vaccinal et de signes associés (fièvre, asthénie, signes respiratoires…). On distingue trois types d’exanthèmes selon leurs caractéristiques cliniques : roséoliforme, morbilliforme et scarlatiniforme. Les signes de gravité clinique à rechercher sont les signes orientant vers une toxidermie : œdème du visage, polyadénopathie, fièvre élevée, signe de Nikolsky, chéilite. Devant un exanthème scarlatiniforme, il faut rechercher des signes de choc toxique staphylococcique. Les examens complémentaires obligatoires chez l’adulte sont les sérologies VIH et de la syphilis qui peuvent être complétés par une NFS (recherche d'hyperéosinophilie ), un bilan rénal et hépatique, des prélèvements bactériologiques (hémocultures si fièvre et prélèvement de gorge si exanthème maculopapuleux scarlatiniforme) et une biopsie cutanée. Chez la femme enceinte, on complétera le bilan en prenant en compte son statut sérologique de début de grossesse, avec une recherche de toxoplasmose, rubéole, cytomégalovirus et parvovirus B19. L’évolution est le plus souvent spontanément favorable, et le traitement sera adapté à la cause identifiée, un traitement symptomatique par dermocorticoïde pourra être débuté.
L’érythrodermie est un syndrome rare et potentiellement grave, avec un taux de mortalité de 20 % qu’il faut savoir diagnostiquer et prendre en charge en urgence. L’anamnèse est indispensable à la démarche diagnostique et l’examen clinique est parfois peu discriminant. Il existe cinq grandes étiologies d’érythrodermie : les dermatoses inflammatoires avec le psoriasis et l’eczéma, les toxidermies (DRESS...), les lymphomes T épidermotropes, les dermatoses infectieuses avec la gale et le VIH, et les causes paranéoplasiques. L’examen clinique est peu spécifique, il recherchera des signes de mauvaise tolérance hémodynamique et des signes de gravité de toxidermie. Les examens biologiques à réaliser sont NFS, plaquettes, ionogramme, urée, créatininémie, bilan hépatique, recherche de cellules de Sézary, phénotypage Sézary, clone T sang et peau, prélèvement de sarcoptes si suspicion de gale, sérologie VIH et biopsie cutanée. La prise en charge consiste en une correction des troubles hydroélectrolytiques et le traitement de la cause.